Apprendre l’histoire à Auschwitz : l’expérience d’une histoire écrite avec des objets
Résumé
Les éléments matériels présentés au musée-mémorial d’Auschwitz-Birkenau sont perçus par les visiteurs comme ne leur donnant pas des informations historiques semblables à celles transmises dans un livre ou un cours d’histoire. Ils donnent tout de même des informations sur ce qu’il s’est passé. Dans une perspective sémiotique, il est possible de les caractériser comme étant dans un rapport à la fois indiciel, iconique et symbolique au même objet. En tant qu’indices, ils attestent que quelque chose a bien eu lieu. Il n’est pas possible d’en contester l’existence. En tant qu’icônes, ils définissent ce dont il s’agit. La spécificité de la culture matérielle est de présumer une confusion entre ces deux régimes de sorte qu’est attestée l’existence de l’événement tel qu’il est défini. Les visiteurs font donc l’expérience d’une vérité historique incontestable perçue comme s’imposant immédiatement avec évidence, quand bien même elle serait en fait construite par les historiens et muséographes ayant produit l’exposition. En tant que symboles, ils permettent aux visiteurs de reconnaître immédiatement que les informations données concernent bien un camps nazi et Auschwitz-Birkenau en particulier.
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
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