L’asthme allergique peut avoir des caractéristiques cliniques différentes d’une région à l’autre étant influencé par la localisation géographique, le climat, la pollution atmosphérique et l’exposition allergénique. L’objectif principal était d’analyser les caractéristiques de l’asthme allergique chez les patients suivis dans le Département de Pneumologie du CHRU de Nancy. L’objectif secondaire était d’évaluer l’impact de la prise en charge spécialisée pneumo-allergologique sur l’évolution à 12 mois de la pathologie allergique respiratoire. Une étude observationnelle rétrospective a été réalisée en incluant des patients asthmatiques adultes ayant une sensibilisation à au moins un pneumallergène entre le 1 janvier 2016 et le 31 décembre 2018. Les paramètres étudiés étaient la symptomatologie, le score de contrôle de l’asthme ACQ-7 (Asthma Control Questionnaire) et de la rhinite PAREO (prurit, anosmie rhinorrhée, éternuements, obstruction nasale), la fonction respiratoire, le bilan allergologique et biologique, la pression thérapeutique, l’intervention du spécialiste et le nombre d’exacerbations par an. Cent-quinze patients ont été inclus, avec l’âge moyen de 42±16 ans, une prédominance de femmes (63%) et non-fumeurs (70%). Quatre-vingts-et-un pour cent avaient des antécédents atopiques personnels. L’asthme débutait à l’âge de 19±18 ans, nécessitait une pression thérapeutique assez importante (palier thérapeutique 4/5 dans 62% des cas) pour un score ACQ- 7 de 1,3±1,3. Les symptômes prédominants étaient la dyspnée (74%) et la toux (70%). La plus fréquente comorbidité était la rhinite allergique (83%). Les symptômes ORL principaux étaient la rhinorrhée (67%) et l’obstruction nasale (54%). Les sensibilisations le plus souvent identifiées étaient envers les acariens domestiques (49%) les phanères de chat (43%) et les pollens de graminées (43%). Le bilan à 12 mois de prise en charge spécialisée retrouvait une amélioration significative de la symptomatologie respiratoire, du score ACQ-7 (0,8±0,9) vs 1,3±1,3, p=0,007), du score PAREO (0,8±1,5 vs 3,6±2,3), p<0,001), et du volume expiratoire maximal dans la première seconde (86,2±21,9% vs 81,3±20,8%, p=0,002). Les patients présentaient moins d’une exacerbation par an (0,6±0,9). Notre travail a permis d’établir le profil de sensibilisation aux pneumallergènes, les caractéristiques cliniques, biologiques, et fonctionnelles respiratoires des patients asthmatiques allergiques du CHRU de Nancy comme reflet de la population de la région Lorraine, et= démontre l’intérêt majeur d’une prise en charge spécialisée en pneumo-allergologie dans l’asthme allergique.