Le recours aux Médecines Complémentaires et Alternatives (MCA) connait ces dernières décennies un essor important dans les pays économiquement développés. En France, la prévalence du recours aux MCA en milieu rural n'est pas connue. Notre étude a permisd'évaluer la prévalence du recours aux MCA parmi les habitants du milieu rural, ses raisons et motivations. Méthode : Etude descriptive transversale menée en Lorraine reposant sur un questionnaire anonyme. Echantillon randomisé par tirage au sort de 10 cantons ruraux, puis du numéro téléphonique ou abord direct dans la rue. Résultats : Trois cents questionnaires ont été analysés. 53,7% des personnes ont eu recours à une MCA au moins une fois dans leur vie (IC 95% [30,6-76,8]) ; 25,3% dans les 12 derniers mois. Le sexe féminin, le niveau d'étude baccalauréat et vivre en couple sont les facteurs liés au recours aux MCA. Les éventuelles difficultés d'accès au médecin généraliste n'influençaient pas ce recours. Homéopathie et ostéopathie sont les principales MCA consultées. Les MCA « traditionnelles » occupent une place importante en milieu rural. Les principales indications citées par les patients pour recourir aux MCA sont les soucis ostéoarticulaires et les douleurs. La moitié des utilisateurs le font en complément ou suite à un échec de la médecine conventionnelle. 60,8% des personnes interrogées trouvent qu'il serait utile d'échanger avec leur médecin traitant sur ce sujet, seule la moitié d'entre eux (32,4%) l'ont déjà fait. Conclusion : Ces résultats concernent directement les médecins généralistes qui doivent faire preuve d'ouverture face aux attentes et choix thérapeutiques de la moitié de leur patient.