La lombalgie chronique, pathologie fréquente en médecine générale, fait l'objet d'une prise en charge concernant plusieurs professions de santé et qui, malgré des recommandations de bonne pratique, apparaît souvent inefficace et désordonnée. Cette constatation interroge sur les moyens d'optimiser la coordination de ces différentes interventions pour aider le patient lombalgique chronique. Pour mieux comprendre les réticences et les attentes des différents intervenants médicaux et paramédicaux à une prise en charge coordonnée multidisciplinaire, des entretiens semi-directifs ont été réalisés auprès de 22 professionnels de santé concernés par les lombalgies chroniques (médecins généralistes, médecins rééducateurs, rhumatologues, kinésithérapeutes). L'analyse des entretiens a permis demettre en évidence des lacunes importantes de communication et la méconnaissance des références et des compétences des intervenants d'autres disciplines. Ils révèlent une offre de soin "éclatée" ou chacun mésestime le rôle des autres intervenants et en particulier celui du médecin généraliste, considéré comme porte d'entrée dans le circuit de soin et non comme coordonnateur des soins autour du patient lombalgique dans le suivi prolongé de cette maladie chronique . Nos propositions à la lumière de ces entretiens et de l'étude de lalittérature, sont de remettre le patient au centre du dispositif de soin, en l'écoutant, en l'impliquant et en l'éduquant dans un processus coordonné par le médecin généraliste, dans une véritable multidisciplinarité, favorisant la communication et la connaissance/reconnaissance de chaque intervenant dans sa spécialité. Cette transformation des pratiques pourrait être à l'initiative du médecin généraliste, mais il faudrait que l'organisation du système de soins valorise cette fonction pour lui permettre de trouver sa place dans l'activité du médecin généraliste