Caractéristiques socio-démographiques et cliniques des adolescents détenus hospitalisés en unité hospitalière spécialement aménagée : résultats d’une étude transversale nationale
Abstract
ObjectifAu 1er janvier 2018, les adolescents incarcérés représentaient 1 % de la population pénale, soit 772 adolescents détenus. La création des unités hospitalières spécialement aménagées (UHSA) a permis depuis 2010 d’orienter vers ces unités les adolescents dont l’état de santé mentale nécessite une hospitalisation en psychiatrie. La France dispose de 9 UHSA. L’objectif de cette étude est de décrire les caractéristiques socio-démographiques et cliniques des adolescents pris en charge en UHSA.MéthodeNous avons mené une étude transversale multicentrique incluant tous les adolescents détenus hospitalisés en UHSA, de leur création en 2010 jusqu’au 1er janvier 2017. Une analyse descriptive des données socio-démographiques, cliniques et des modalités de prise en charge collectées dans les dossiers médicaux des patients a été réalisée.RésultatsAu total, 80 adolescents ont été inclus, pour 120 hospitalisations. Il s’agit généralement d’hommes (85 %), âgés en moyenne de 16,7 ans. Ces patients sont majoritairement hospitalisés en soins libres (59 %), pour des durées de séjour très variables (48 jours en moyenne), et suite à des passages à l’acte auto-agressif (43 %). Les diagnostics principaux (CIM-10) retenus sont les troubles psychotiques (25 %) et les troubles anxieux (26 %). Plusieurs difficultés de prise en charge (contact avec les familles et les éducateurs, accès à l’enseignement) ont été identifiées. Par ailleurs, 86 % des patients bénéficient d’un traitement psychotrope à la sortie et 40 % des prescriptions sont réalisées en dehors des autorisations de mise sur le marché.ConclusionCette étude souligne les difficultés actuelles dans l’accueil des patients mineurs en UHSA. Nous proposons des pistes d’amélioration pour leur prise en charge autour de 3 grands axes : (1) aménagement spécifique des modalités d’accueil ; (2) aménagement spécifique des prises en charge ; (3) développement du travail partenarial pour favoriser la cohérence et la continuité des soins.
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Santé publique et épidémiologie
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