Parmi les virus entériques pathogènes, les adénovirus sont responsables de pathologies diverses potentiellement sévères chez les personnes immunodéprimées et les jeunes enfants. De plus, la résistance de ces virus aux conditions environnementales contribue à leur forte prévalence environnementale. L’épidémie de Nokia (Finlande) provoquée par le rejet d’eau usée dans une partie du réseau de distribution de la ville a montré la résistance des adénovirus aux opérations de désinfection et de nettoyage [1]. Ceci souligne la capacité des virus entériques à s’accumuler et persister dans les réseaux de distribution d’eau dont les surfaces sont colonisées par un biofilm. Dans ce contexte, nos travaux ont porté sur l’étude des propriétés de surface de l’adénovirus sérotype 2 (AdV2) en lien avec sa capacité d’adhésion à d’un matériau polymère nu (non colonisé) et colonisés par des biofilms d’eau potable jeunes. Le bactériophage PR772, décrit comme modèle des adénovirus, a également été testé en parallèle. La capacité d’adhésion des AdV2 et PR772 ont également été comparée. Les caractéristiques physico-chimiques (diamètre hydrodynamique, morphologie) et les propriétés de surface (charge électrostatique, hydrophobie) de l’AdV2 ont été caractérisés par des méthodes de diffusion dynamique de la lumière (DLS), de mobilité électrophorétique et d’adhésion sur des surfaces caractérisées [2]. Les biofilms d’eau potable ont été constitués dans des pilotes de type « flow-cell » équipés de coupons en polyéthylène haute densité (PEHD) et alimentés 6 semaines par l’eau de réseau. L’adhésion des virus sur des biofilms formés a été comparée à l’adhésion de virus sur des surface neuves. Les virus présents dans l’eau et les biofilms ont été quantifiés par biologie moléculaire ; la biomasse des biofilms a été suivi par microscopie à épifluorescence après marquage Sybr. Les résultats montrent que l’adhésion des AdV2 et PR772 apparaît comme un phénomène rapide, nécessitant cependant plusieurs heures avant d’atteindre une phase de stabilisation. Par contre, de manière inattendue, la présence du biofilm d’eau potable entraîne une diminution de l’adhésion des deux virus, mais plus marquée pour le PR772. Ces réésultats d’adhésion aus surfaces ou dans des biofilms ont été mis en relation avec les propriétés physicochimiques des virus et des surfaces pour proposer des hypothèses sur les mécanismes mis en jeu. Ainsi, les propriétés de surface des virus, et plus particulièrement le caractère hydrophobe et la charge, semblent contribuer à leur adhésion aux surfaces.