rINTRODUCTION : La surveillance du rythme cardiaque foetal pendant le travail est recommandée, ainsi que l’utilisation du pH au scalp comme examen de deuxième ligne en cas d’anomalies à risque d’acidose ou à risque important d’acidose. Aucune étude n’a évalué l’intérêt de la répétition du pH au scalp. OBJECTIF : Notre objectif était d’étudier les issues obstétricales et néonatales chez les femmes ayant eu trois prélèvements au scalp ou plus au cours du travail. MATÉRIEL ET MÉTHODES : Étude rétrospective réalisée entre le 1er février 2022 et le 31 juillet 2022 à la maternité de niveau 3 du Centre Hospitalier Régional Universitaire (CHRU) de Nancy, incluant l’ensemble des femmes présentant une grossesse singleton à un terme supérieur ou égal à 37 semaines d’aménorrhée (SA), avec un foetus en présentation céphalique, sans pathologie gravidique associée, ayant bénéficié au minimum d’un pH au scalp durant le travail en raison d’anomalies du rythme cardiaque foetal (ARCF) persistantes. RÉSULTATS : Cent-trente femmes ont été incluses, 98 (75,4 %) ont eu moins de trois pH in utero pendant le travail et 32 (24,6 %) en ont eu trois ou plus. Il y avait significativement plus de mise en travail spontanée (45,9 % vs 25 %, p = 0,04) et moins d’utilisation d’oxytocine (71,4 % vs 90,6 %, p = 0,03) dans le groupe pH < 3. La dilatation cervicale au premier prélèvement était significativement plus avancée (7.9 ± 2.7 vs 5.9 ± 2.4, p < 0,001) dans le groupe pH < 3. Parmi les femmes du groupe pH ³ 3, 50 % ont accouché par voie basse. Le pH au cordon moyen à la naissance, le score d’Apgar à 5 minutes et le taux de transfert aux soins intensifs ou en réanimation néonatale étaient comparables entre les deux groupes. CONCLUSION : Dans notre étude, en cas d’anomalies du rythme cardiaque foetal persistantes, la répétition du pH in utero permet à la moitié des femmes d’accoucher par voie basse, et ce sans augmenter le risque de mauvaise adaptation néonatale.