Parmi les états modifiés de conscience, l’un d’entre eux permet d’induire un phénomène de dissociation sur la base d’un contenu imaginaire. Il s’agit de la rêverie immersive. Cette rêverie diurne permet de se plonger dans une fiction créée par l’individu et d’y retrouver parfois un état de sérénité. Toutefois, lorsque celle-ci prend le pas sur la réalité, elle devient alors inadaptée. La rêverie inadaptée est un concept peu répertorié dans la littérature scientifique, notamment d’un point de vue analytique. C’est pourquoi cette étude s’attelle à observer ce comportement avec un regard phénoménologique pour en tirer les différents aspects des rêveurs et de leurs rêveries. Ainsi, deux participantes jeunes adultes ont passé successivement un entretien clinique structuré (SCID-MD), un Rorschach et complété un carnet de bord qui répertorie les rêveries qu’elles ont faites au cours d’un mois et demi. Il s’agit d’une étude transversale et qualitative. De ceci, en résultent des données indiquant les caractéristiques de nos rêveuses à travers la notion des limites du monde interne (leur esprit) et du monde externe (leur environnement), puis du mécanisme de la rêverie en tant que tel. Cette analyse permet d’approfondir la possibilité d’un profil type de rêveur. De plus, les différentes thématiques rencontrées permettent d’envisager d’autres perspectives aussi bien du côté des liens d’attachement, de la neuropsychologie, mais aussi de proposer des médiations thérapeutiques groupales pour soulager les problématiques rapportées par nos participantes.