, de la vie presente se rapportent tous au bayser eternel de Ia vie future, comme essays, prepartifs et gages d'iceluy...(ibid, p.189

L. 'image-de-i-'allaitement-est-bien, Elle permet d'unifier tous les moments, tous les "instants présents", de la vie spirituelle comme inchoatifs, prémices et arrhes, pour parler comme saint Paul, de I'

I. Présence and . Présent, oraison de simple présence est l'oraison de l'éternité qui prend en elle, parce qu'il le lui donne, l'instant de I'homme, qui ne possède que cet instant même( I8I) B-II-2 -Le gott de Dieu B-II-2-l -Oralité et goût spirituel a) Le primat du goût

, Hélène Bordes a noté l'importance des sens dans I'oeuvre de François de Sales

. Nous-voudrions-ici-revenir-surtout-sur-le, goût" -lié aux images d'allaitement -, dont elle suggère elle-même qu'il constitue le degré suprême d'une échelle de proximité, aussi bien avec le monde qu'avec Dieu : d'abord la vue,le sens le plus abstrait

D. Au-premier-chapitre-du-livre and V. Traité, François de Sales a installé, dans I'esprit de son lecteur, le primat du "goût" dans l'oraison : L'orayson est une menne, pour l'infinité des Soustz amoureux et des prétieuses suavités qu'elle donne a ceux qui en usent, p.304

. Notons-aussi-cette-image, enfantine" à propos des progrès dans I'amour de ceux qui ont commencé à rencontrer Dieu dans I'oraison : Avant que les petitz enfans ayent tasté le miel et Ie sucre, on a de la peyne a Ie leur faire concevoir en leurs bouches, mays apres qu'il ont savouré sa douceur, ilz l'ayment beaucoup plus qu'on ne voudroient et p our chas s ent e s p er dume

, Elle illustre cette affirmation

, Il s'agit dans ce chapitre des"suspensions et ravissements", mais nous n'en saurons pas plus

. Certes, l'image maternelle n'est pas sans rien "dire" de la relation à bieu. Mais rien de précis n'est exprimé d'un "contenu" de cette oraison, moins encore de révélation, ou d'une appréhension particulière de Dieu. Ces états mystiques, de la quiétude à I'extase, ne sont même pas perceptibles clairement à ceux qui les expérimentent

F. Or and . De-sales-multiplie, pour décrire ces"sorties d'oraison". N'est-ce pas en fait le signe que nous n'en resterons qu'à I'extériorité de ces relations à Dieu ? Plus celles-ci sont profondes, plus I'union est grande, moins elles sont transmissibles, descriptibles, perceptibles, sinon par la trace qu'elles laissent en cessant, justement comme le Ressuscité à Emmaûs, qui disparaît dans le mouvement qui le fait reconnaître. Equivalent salésien, heureux jusque dans la souffrance de I'arrachement des "nuits" sanjuanistes ? Sans doute. Mais peut-être plus encore, équivalent salésien, même sous l'aspect familier d'un bébé qui pleure, dela"nuée obscure", où Dieu se révèle et se cache à la fois. S'il y a bien innutrition

, B-II-3-2 -A I'image de la Trinité a) L'union à la douceur

E. Effet,

. Dieu, du Psantme, I'ami tout proche du colloque qu'est l'oraison de "simple remise

. Cantique and . Le-tout-autre, ne serait-ce que par I'absolu et la gratuité parfaite de son amour qui maniftstent sa transcendctnce

, Car la transcentlance de Dieu (...) fonde toute la reflexion salésienne

, Que I'homme soit fait Dieu parce que Dieu s'est fait homme ne la diminue en aucune façon

, On peut illustrer ces affirmations en recourant au texte même des images maternelles sur I'oraison -dans leur double aspect de "proximité" etde respect de I'

. Ainsi, C'est sans doute ce qui constitue la plus grande "originalité" de François de Sales, et dans une certaine mesure, même si les lecteurs n'en ont pas eu conscience, ce qui a fait son succès : l'accord parfait entre une pensée théologique simple mais forte, une attitude spirituelle souriante mais ferme, et une écriture où le recours aux images (et en particulier aux plus familières images matemelles) est théologique. Ce style, que I'on pourrait à bien des égards trouver désuet, est peut-être en fait ce qui est le plus "moderne", parce que le plus authentique. Non pas style "omé" mais style.révélateur, unifié et unifiant, à I'image de son auteur. Lui aurait écrit, et ce n'est paradoxal qu'en apparence | "simple,. Nous rejoignons ici les réflexions de J. Mesnard : ;:::::::;,::":::;";.:::,:,;';::::i:;î:,î: a montré comment sur ce point François de Sales, tout comme Montaigne, tranchait sur I'esthétique baroE e, du spectaculctire ou simplement de l'héroisme". L'apparence chez lui ne l'emporte jamais sur la réalité

O. Certes and . Ne-trouvera-pas-chez-lui-de-recherche-théologique-innovante, ?3): et c'est sans doute normal dans une oeuvre essentiellement pastorale Mais peut-être est-ce là encore, dans I'authenticité de la tradition, que I'on peut trouver sa "modernité". Nous avons remarqué combien les sources de nos images maternelles étaient patristiques et médiévales. Après A.Liuima et H. Bordes, I'importance des Pères de I'Eglise pour I'ensemble de I'oeuvre salésienne n'est plus à démontrer. Sur ce plan, nous avons à peine innové en,évoquant plus Origène et Grégoire de Nysse que Jérôme et Augustin. Mais il s'agit moins ici de quantitatif que de qualitatif, ou plus exactement d'une dimension synthétique. Homme de son temps, "humaniste" au plein sens du mot, François de Sales est aussi celui qui a reçu I'héritage, Aquin, de saint Bonaventure et de Duns Scot que de Bernard de Clairvaux -et ne les renie pas.Nous avons vu qu'il assumait également la filiation dans une lignée moins évidente a priori, qui partant d'Anselme, arrivait à lui au travers de mystiques médiévaux (médiévales, plus précisément), sans pour cela refuser I'influence thérésienne

, Certes, il opère des choix et est assez libre pour trier parmi ces sources

, Ce qu'il a reçu des siècles de christianisme qui l'ont précédé,il I'accueille paisiblement, et au premier chef il fait sienne I'attitude des Pères cofitme des auteurs médiévaux face à I'Ecriture,lue "en Eglise

, Renaissance peut-il être proche de notre temps, qui a maints égards, a renoué des liens avec cette Tradition, bien au-delà de tout traditionalisme, en remontant plus haut que les perturbations du message introduites par le jansénisme ou les malentendus des "Lumières

, priants" médiévaux ne prêche que ce qui est le coeur de la foi, et, pourrait-on dire, de l' "humanisme" biblique, judéo-chrétien : I'amour d'un Dieu qui ne veut pas la servitude de I'homme, mais sa pleine liberté et son "humanisation" entière, dans la communion et la personnalisation, à I'image de la Trinité, un Dieu qui peut dire et faire savoir à I'homme par Isai'e : Une femme oublie t-elle son petit enfant, est-elle sans pitié pour le fils de ses entrailles?, François de Sales comme les Pères et les plus authentiques penseurs et, pp.87-88

, Vous serez allaités, portés sur la hanche, vous serez caressés sur les genoux

, Comme I'enfant que sa mère console, moi, je vous consolerai, pp.201-202

, NquE.g Notes de Itlntroduction

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. Dieu-ne-voulut-pas and . Qu, (16) Charles-Auguste,op.cit., p. 2. 204 (17) ibid., p.9. (18) "...nous ne sommes plus en ce fascheux tems ou il nous falloit cacher necessairement pour nous escrire en termes d'amitié, et pour nous dire quelque parole de consolation. O vive Dieu, ma bonne Mère! Il est vrai que le souvenir de ce tems la produit tousjours quelque sainte douceur a ma pensee, 255. cf. la lettre à sa mère ù 29 novembre 1609 Allusion évidente à I'intransigeance de M.de Boisy durant la période du séjour en Chablais. (19) Voir la lettre du29 novembie 1609 à Mme de Boisy, pp.212-213

, jésuite du XVII" siècle, cette affirmationIl faut suivre la pente de la nature, qui a donné plus de tendresse aux femmes, plus de majesté aux hommes.', Cité dans Histoirç des pères et de la paternité, op. cit., p.13g. (21) Saint Bernard, Traité de I'Amour de Dieu, I , I, Oeuvres mystiques de saint Bernard, traduction A, p.29, 1953.

E. Badinter, . L-'amour-en-plus, . Flammarion, and . Livre-de-poche, 24) J. Delumeau, Histoire des oères et de la paternité, p.35413

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. Rousseau, Sources Chrétiennes no37 bis, Cerf L966, p.63. (29) Saint Bernard, Sermon 23 sur le cantique des cantiques, op.cit, p.273

, 30) op.cit. , p.152. La dernière expression est de, J.J. Olier

, Nous renvoyons ici à E. Badinter, L'amour en plus

A. Bti and *. , Cuntiqu" d"r Cuntiqu"r. oblats de saint François de Sales, Paris. (33) Pour tout ce qui concerne ce distique, on se rapportera à I'Introduction d'Exégèse médiévale, d'Henri de Lubac, Théologies, Aubier à29. (34) ibid (36) Hugues de Saint-victor, De meditando, même cite Thomas Merton, Marthe. Marie et Lazarc. (41) J. Hennequin, "lmage et spiritualité chez François de Sales, p.23371558154, 1959.

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C. Origène, I97, c,estnousqui soulignons (69) Saint Bernard, Sermon 9 sur le Cantioue, 72) L:ucien Marie, L'expérience de Dieu. actualité du message de saint Jean de la Croix

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I. , X. , and R. Bernier, toutes les créatures sont comme une ombre, un écho et une image; elles sont des vestiges, des symboles et des représentations qui nous sont offertes pour nous élever à la contuition [appréhension immédiatel de Dieu, en tant que signes divins; ce sont, dis-je, des exemplaires ou plutôt des copies à portée de nos esprits grossiers et sensuels, et destinés à les faire passer de I'univers scnsible, qu'ils voient, au monde intelligible qu'ils ne voien[ pas, comnle on passe clu signe au signifié Nous nous appuyons ici sur I'article de J. Hennequin cité ci-dessus (note 4l) et sur l'étude d'H. Bordes, On peut compléter avec ce passage de saint Bonaventure, dont on sait I'importance pour François de Sales, p.57259, 1990.

M. J. Corvez, F. Gerlaud, L. Kerouanton, and C. Moreau, Thomas d'Aquin, Somme Théologique, la Qo 13, art. l, traduction A.D Sertillanges, 85) H. Bordes, Thèse87) E. Gilson, [ae thomisme, Librairie philosophique Vrin, pp.49893183-49893188, 1926.

, 89) ibib., p.251. (90) ibid., p.289. (91) J. Hennequin, article cité, pp.354-156

. Paul-evdokimov, . De-i-'icône.-théologie-de-la-beauté, and . Desclée-de-brouwer, (93) ibid., citant Méthode d'Olympe, d'Alexandri e, 94) H. Bordes, Thèse, pp.1651775-207, 1972.

. Notes-de-ia-deuxième-partie, Parler du visage féminin de I'Eglise (...) ce n'est pas encore laisser croire, comme s'y emploient les féministes nord-américaines, que la transformation desNotre Père" en "Notre Mère", à chaque fois que dans la Bible, Dieu est nommé au masculin, suffirait a faire advenir du neuf dans I'EgliseUn visage plus féminin dans I'Eglise. Christus, avril 1996, p.163. (98) Nous devons signaler ici ce que nous devons à I'article du Père André Cabassut, o.s.b., "Une dévotion médiévale peu connue : la dévotion à Jésus, notre Mère

C. Anselme and . Pax, , 1923.

C. Anselme-de, 101) A. Cabassut, art. cité, pp.40-41

. Mechtilde-de-hackeborn, Livre de la Grâce spéciale, traduction sur l'Edition latine de Solesmes, p.195

E. Michel-de-certeau, J. College, and . Walsh, XVI'-XVII. siècles, Gallimard, 1ff32, voir en particulier les pp. 13 et29. (104) Mechtilde de Hackeborn, Dictionnaire de Spiritualité, pp.1605-1611

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, Anthropologie de I'Eglise.traduction de J.-L. Palierne, Cerf 1981, p. 29.Lui-même cite ici Maxime le Confesseur, Sur diverses difficultés des saints Denys et Grégoire. P.G. 91, 1084 D. (117) ibid, p.29

, dont le Cur Deus Homo est considéré couramment comme la source des pires déviations doloristes et "sadiques" en sotériologie. Pour une nouvelle appréciation de la pensée anselmienne, nous renvoyons au tome d' introduction des Oeuvres d'Anselme, par M. Corbin, Cerf ,1992. (119) L. Cognet, l,a spiritualité moderne, tome l, "L'essor 1560-1650, I2l) L. Cognet,op. cit, pp.296-5788, 1973.

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(. Gayet and H. Bordes, François de Sales et la Béatitude des miséricordieux",IaJispidluglh, n" 699, mars-avril 1D2,p.182. (129) Saint Jean de la Croix, La montée du Carmel. II, lV -par exemple : "L'âme met un grand obstacle à ce sublime état d'union avec Dieu lorsqu'elle s'attache à quelque connaisance, sentiment, imagination, représentation, affection, mode personnel d'agir ou quelque propre opération que ce soit, pp.17-206

M. Oeuvres-complètes.-traduction, . Marie-du-saint, and C. Sacrement, 130) Voir infra, p.157. (131) L. Cognet, op. cit, p.642294, 1990.

, Qui prie Dieu pour ses dons et ses bienfaits, quel malheur! Ce n'est pas Dieu qu'il adore, mais la créature, Voir aussi [ae Combat spirituel de Scupoli, chap. LIX; Jean de la Croix, p.71

V. Cantique and . Jusqu-'à-elisabeth-de-la-trinité, 133) H. Bordes, article cité, p.299182, 1991.

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, (l4l) Gertrude d'Helfta, I-ae Héraut de I'Amour divin, 11,4, I et 2, traduction Pierre Doyère, pp.166-225, 1968.

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R. Brague, Dieu le Père est-il un mâle? Réflexions sur la masculinité, la virilité et la paternité, 151) A. Vergote, Interprétation du langage religieux, Seuil, pp.129-130, 1974.

D. Martin, Ce Dieu qui t'a mis au monde

. Voie-d-'enfance-spirituelle-(, .) : cette expression n'apparaît nulle part avant 1907, dix ans après la mort de Thérèse

. Thérèse and . Par-pauline,-c-'est-un-fait-aujourd-'hui-Établi, René Laurentin, Thérèse de Lisieux. mythe et réalité, Beauchesne, Paris, 19'72, p.I62. ( 156) Voir, par exemple, Clément d'Alexandrie, I, pp.12-2437

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, Tandis que nous sommes petitz enfans, nous sommes sages comme petttz enfans, nous parlons en petitz enfans, nous aymons comme petitz enfans; mais quand nous serons parfaitz la haut dans le ciel, nous serons quittes de nostre enfance et aymerons Dieu parfaittement, p.170

. La-panhésie-johannique-est-donc-toujours-une-hardiesse,-faite-de-liberté-et-de-confiance, qui permet de se présenter sans crainte devant un supérieur, aussi bien que devant les persécuteurs ou quelque interlocuteur qui peut contredire ou blâmer. C'est cette même confiance filiale qui s'exprime dans la prière "Voici I'assurance que nous avons auprès de lui: c'est que si nous demandons quelque chose selon sa volonté, il nous écoute". (L Jn3l2l -22) Ceslas Spicq, pp.1-195, 1979.

, 163) F. Charmot, Deux maîtres. une spiritualité : saint lgnace

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I. De and L. , Exercices spirituels, ecrits, traduits et présentés sous la direction de

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, Louis de Grenade, l-e Livre de I'oraison et de la méditation, pp.6-7, 1651.

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C. Voir and . Celse, Sources chrétiennes l3Z, p.p.ZOI

, âme a une vue pour contempler les objets surnaturels, une oui'e capable de distinguer des voix qui ne retentissent pas dans I'air, un goût pour savourer le pain vivant qui est descendu du ciel

G. De-saint-thierry, Sources chrétiennes 61, Cerf, 188) Saint Bonaventure, pp.115-73, 1959.

, en embrassant par la charité le Verbe incamé comme la source de toutes les délices, et en passant en lui par le ravissement de I'amour, elle rentre en possession du goût et du toucher [spirituels], 3I9. (189) Donatien Mollat Dictionnaire de spiritualité, pp.97-101, 1913.

, Thomas d'Aquin, Commentaire de I'Epitre aux Philippiens, II, II

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L. P. Voir-aussi and . 93+935, sens dont parle François de Sales, mais aussi bien la similitude des huitres, et tant d'autres, à commencer par celle de la "viande, vivenda, car les sens sont, pour le "coeur" source de vie Thérèse d'Avila, Le chemin de la perfection(Le Mysterion d'Origène, 1e goûtI435-I436. (2I2) H. Bordes, Thèse, p.1168523281298, 1936.

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