. Le-désir-de-voir-dieu-traduit-en-fait-le-désir-d-'aimer and . Dieu, Nous allons voir que ces deux désirs sont indissociables: Je désire uniquement et exclusivement voir le Seigneur(...), et j'aimerai le Seigneur lorsque ie I'aurai vu, csr I'aimer, c 'est vivre véritablement. Je me dis en ffit

. Le-désir-d, aimer Dieu est l'élan et le dynamisme de toute vie spirituellea

. Cf and . Supra, Introduction, & l,p-5 et notre étude: <Le désir de voir Dieu s'enracine dans le désir d,aimer Dieu >, supra, Chapihe II A 2, pp.124-131

A. Sarnt, . Dans, and . Soliloques, montre que la Charité est source du désir de voir le Seignew : << La charité qui lui fait désirer de voir son objet et d'en jouir > (Soliloques I, VI, 13 BA 5,p.53) Notre amour pour Chapitre III : Amour et vision de Dieu étudier les différentes formes d'amour et les données développement de I'amour en vue de la vision

. Amour-de-désir-guillaume and . Dieu-est, Être réel, personnel, vivant ; la question de son amour était incessamment pressante et actuellelo. A la suite de sa rencontre avec saint Bernard, à I'infirmerie de Clairvaux, Guillaume exprime le langage de I'amour divin, en commentant le Cantique des Cantiques sw les traces d'Origène. Il reprend au grand maître d'Alexandrie sa conception optimiste de I'amour, mouvement naturel de l'âme humaine : L'amour est pour l'âme une force qui l'entraîne, par une sorte de poids naturel, en son lieu ou vers sa finrr lOYn,a l, p. 7I) En fait, pour Guillaume, il existe deux sortes d'amour: I'amour dénaturé, pp.73-75

L. Conceptions, . Bernard, and . Guillaume-sont-différentes, L'amour pur chez saint Bernard est comme la sublimation, I'assomption de I'amour humain dans les hautes sphères du spirituel et du divin (cf. De dilengendo Deo).L'amour chez Guillaume, au contraire, se présente avant tout comme la communication de la substantielle charité de Dieu à l'âme : Si (l'amour de Dieu) informe notre amour, notre amour vit (MF 99, pp.169-185, 1940.

. Cf, <. Notre-Étude-sur, and I. B. Chapitre, et l'étude sur < Le désir de voir Dieu chez les contemporains de Guillaume >>, suprq, Chapitre II A 4 d, p. 136 s. '_< Comme le père m'a aimé, moi aussi je vous ai aimé, demeur ez dans mon amour, p.159

. Cf, 20-21; I Co 6, 17 cités dans notre étude <Liwes saints les plus citès chez Guillaume >, Chapitre I B I b, p. 98. 12' Cf. Pspuoo-DENYS : < Qu'ici encore nohe loi soit telle qu'on l'a déjà déf,rnie, d'après les textes saints : ne pas démontrer la vérité des paroles divines par des probabilités tirées d'une sagesse humaine, mais bien par gne révélation de cette puissance qui vient aux théologiens de I'Esprit et qui nous fait adhérer sans parole et sans savoir aux réalités qui ne se disent ni ne se savent >>, p.67, 1943.

. Cf-'notre-Étude-<-l-'héritage-pafristique-dans-l-'aeuvre-de-guillaume, Grégoire le Grand >>, supra, Chapitre I B 2 e,p. ll5. t" ORIGENE, dans son Commentaire sur le Cantique des Cantiques, (connu de Guillaume, cf. notre étude sur < La rencontre des deux abbés malades >>, suprq, Chapitre I A 5 c), présente l'amour (l'Esprit Saint) comme une intellection: < L'Esprit Saint, rôde, cherchant s'il trouvera des âmes dignes et capables à qui révélerlagrandeurdecette "charitéquiestDieu"> (prologue2, p.125

. Aucusttl{, . Dans, and . Confessions, affirme : < Qui connalt la vérité, connaît cette lumière, et qui la connaît, connaît l'éternité. La charité la connaît > (Conf VII, pp.16-29

!. Lorsq and . Ont, pour ainsi dire, goûté à la lumière et qu'elles en désirent davantage, il augmente leur part et les illumine excellemment, parce qu'<elles ont beaucoup aimé> > (Les Noms divins Ii, p.5

I. Chapitre, Amour et vision de Dieu quelques auteurs firent écho au grand Pape128 mais c'est Guillaume de Saint-Thierry qui a su analyser de plus près cette vision-connaissance par participation à l'amour divin donnée par I'Esprit

A. Partir-de-la-fameuse-formule, Amor ipse intellectus est,la relation entre I'acte d'amour et celui de vision-connaissance a éte débattue par de nombreux auteurs s'intéressant à

G. Selon-pierre-rousselot, Guillaume identifie l'acte d'amour et celui d'intellectioot30, ce qui semblerait faire croire que Pierre Rousselot n'a pas saisi que chez

. Guillaume-la-faculté, Guillaume n'a-t-il pas affirmé à plusieurs reprises que deux yeux sont nécessaire à l'âme : l'amour et la raisonl3l. Cependant. Il est vrai que toutes les facultés de l'âme sont appelées à s'unifier dans l'amour : Bien que la distinction entre I'une et l'autre (l'intelligence et I'amour) soit à maintenir, cependnnt, le cas échéont, ilfaudra bien les unir t'8 BERNARD oe CLeIRvaux : < C'est à ses amis que le Seigneur confie son dessein, lorsqu'il leur dit : "Tout ce que j'ai appris de mon Père je vous l'ai fait connaîte Saint Grégoire I'explique: Cette connaissance, c'est I

D. Hucues and . Sarnr-vicron, 2; PL 176: 621 D) (The Image and Likeness. The Augustianian Spirituality of lhlliam of Saint-Thierry. Cisrercian Studies Series 78 ISAAC DE L'ETotr-E parle de < l'affectus > et de < la connaissance ) comme les deux pieds avec lesquels l'âme chemine vers Dieu (Epître sur l'ôme, PL 194: 1880 B) (8 The growth of mysticism, pp.232225-274233, 1984.

O. Brooke, The Trinitarian Aspect of the Ascent of the Soul to God in the Theology of William of St Thierry, pp.26-85, 1959.

G. Como, Ignis amoris Dei,Mt7an200l, p.154

M. Davv, Théologie et mystique de Guillaume de Saint-Thierry, p.204, 1954.

J. Dpr, . Gsarle, . Amour, and . Connaissance, Super Cantica Canticorum de Guillaume de Saint-Thierry >, Collectanea Cisterciensia, vol.49, pp.339-346, 1987.

E. Gtlson, L. Théologie-mystique-de, and . Bernard, Appendice V ; notes sur Guillaume de Saint-Thierry, p.226, 1934.

M. Gntn, William of Saint Thierry The growth of mysticism, pp.225-274, 1994.

L. Matevez and . La, doctrine de I'image et de la connaissance mystique chez Guillaume de Saint-Thierry >, pp.278-279, 1932.

A. Noblesse-rocfer, Amor ipse intellectus esl dans le Chant I de L'Expositio super Cantica Cqnticorum de Guillaume de Saint-Thierry, Mémoire de maîkise dactylographié, p.12, 1990.

P. Verdeyen and L. Théologie-mystique-de-guillaume-de-saint-thierry, s. t'o P. RoussgLar, Pour I'histoire du problème de I'amour au Moyen Âge, pp.25796-97, 1907.

L. Foi-religieuse-et-la-faiblesse-de-notre-intelligence-humaine-ne-peuvent-espérer-percevoir-dieu-dans-sa-transcendance-indique-guillaume-au-début-de-i-'enigme-de-lafoi, S'appuyant sur un texte de I'Apôtre, Guillaume montre les limites de I'esprit humain pour qui les jugements de Dieu sont incompréhensibles et ses voies sont insondables (Rm 11,33) De même que I'oeil ne peut chercher à regarder le soleil en le fixant, sinon il perd la vue, I'homme ne peut scruter la nature, p.93

. Au and . Seigneur-sera-vue-(, .) po, la vision (species) ; ce n'est pas à trwers un miroir et en énigme, comme la voient sur terre les hommes dignes de cette vision, selon la capocité de l'esprit humqin élevé par la grâce, mais face à face (EF 7, p. 97) ; cf . aussi: DNDA 16, pp.96-73

. Non-seulement-la-charité-aiguise-le-désir-de-voir-dieu-mais-elle-avive-la-confiance, G. Aucusrln, and . De-saint-thierry, ) tout en espérant sa guérison, n'aime pas la lumière qui lui est promise, ne la déste pas, estime qu'elle doit se contenter provisoirement de ses propres ténèbres, devenues agréables par I'habitude, alors ne repoussera-t-elle pas tout de même le médecin ? Donc, en troisième lieu, la charitéèst nécessaire. Rien assurément n'est aussi nécessatre > (Soliloques I,Yl, 12, BA 5, p. 5l). '02 r co 13, Deux traités sur lafoi. Le Miroir de lafoi. L'Enigme de tafoi. Texte, notes critiques, traductionparM.-M. DAVv Ps26,8. 'ot Cf. AucusrlN : ( L'amour de Dieu nous fait désirer le voir, nous fait croire et espérer que nous le verrons, p.4191, 1959.

. Paul, pour former un seul mouvement progressif vers la pleine vision de Dieu

I. Paul-faisait-prendre-conscience-que-la-condition-actuelle-de, homme est caractérisée par I'imperfection de la connaissance : < Aujourd'hui, nous voyons en partie356. > Cette "t Pour montrer I'interpénétration réelle de la foi et de la charité, Augustin précise que la foi seule n'a pas de valeur spirituelle : << Toi donc qui te présentes au festin, garde-toi de te glorifier de ta foi si elle est seule, Seule est efficace: < La foi qui agit par la charité (...). Je vous exhorte de joindre l'amour à la foi >> (Sermon 90, p.7

. Cf and . Aucusrln, Nous marchons plus par la foi que par la vision claire au cours de notre pèlerinage ici-bas >> (La doctrine chrétiennelI,7,ll, BA ll,p. 149) (O. BRoorr, < William of St Thierry's Doctrine of the Ascent to God by Faith, RTAM, vol.30, issue.3, pp.8-204, 1963.

M. 'ut, <. Permer, >. L-'itinéraire-spirituel-du-moine-selon-la-lettre-d-'or-de-guillaume-de-saint-thierry, I. Signy, É. Guillaume-de-saint-thierry et al., ut Le thème de l'épectase est très présent chez Gregoire de Nysse en lequel est évoqué les différents degrés de l'ascension mystique : < Ainsi au fur et à mesure que l'âme progresse vers ce qui surgit toujours en avant d'elle, son désir augmente, lui aussi, et I'excès des biens qui se manifestent toujours dans leur transcendance lui fait, pp.597-608, 2000.

. Dans-le-de-la-nature-et-de-la-dignité-de-i-'amour, ces trois étapes sont l'âge de I'amour, de la charité et de la sagesse (DNDA 7, p. 79) Dans son Exposé sur le Cantique des Cantiques, les priants se classent d'après trois états d'âme : I'animal, le rqtionnel Nous avons développé un commentaire sur ces trois états : ( Homme animal, homme rationnel, les deux demières étapes sont évoquées aussi par le passage des celliers à la cave au vin, pp.13-85

. Guillaume, Enigme de la foi, trois degrés374 de la vie de foi en correspondance étroite avec les étapes progressives de la vie spirituelle3Ts

A. Le-premier-degré-consiste-À-inventorier-avec-soin-ce-qu-'il-faut-croire-au-sujet-du-seigneur and . Dieu, ), c'est-à-dire à rechercher la forme exacte de la foi donnée dans les Ecritures et par les Pères de I'Eglise (EF 41 C'est avec toute sa bonne volonté376 que I'on doit croire et obéir à I, pp.127-151

X. Art, siècle, la méthode pédagogique des degrés est classique aussi bien dans la littérature profane que chez les spirituels. Tout est hiérarchisé à I'instar de la société féodale (C. DuMoNT, < L'amour fraternel danj la dochine monastique d'Aelred de Rievaulx >>, Collectanea Cisterciensia, pp.5-79, 1989.

. Cf, notre étude sur < La volonté >>, supra, Chapitre II B, vol.4, p.153

J. Dechanet and G. De-saint-thierry, Bruges, 1942, p. g5. 37e L. MALgwz, <<La doctrine de I'image et de la connaissance mystique chez Guillaume de Saint-Thierry), RSR, vol.22, issue.17, pp.8-205, 1932.

J. Dechanei and I. , abnosphère plotinienne enveloppe les écrits mystiques du XII" siècle, Guillaume de Saint-Thierry. Aux sources d'une pensée, Paris, 1978 p. 140 ,' I'auteur a consacré un article sur I'influence des Ennéades dans la pensée de Guillaume : < Guillaume et Plotin >>240-260, article sévèrement critiqué par G. MADEC : < A propos des sources de Guillaume de Saint-Thierry >> s. La tradition néoplatonicienne, REAug, vol.24, issue.2, pp.302-309, 1946.

. Nous-retrouvons-chez-guillaume, Idée déjà bien présente chez Augustin Il faut dire que le genre littéraire de l'élévation de l'âme par une ascension de degrés a souvent été utilisé chez les mystiquesa26. Augustin, dans son traité De la quantité de l'ômea27, aeurrre écrite un an seulement après son baptême, compte sept degrés de la vie de l'âme qui conduisent à un état cle perfection. C'est à partir du quatrième degré qu'Augustin aborde l'activité dont nous avons o, pp.4371-73

G. Nysse, dans ses Homélies sur le Cantique, évoque I'ascension de l'ârne par degré avec le Christ : < Nous voyons ainsi le Verbe guider l'Epouse vers les sommets, par les ascensions de la vertu, comme dans la montée d'une échelles > (GnEcoIRE DE NyssE, Cant, hom. Y. Traduction J. DeNmlou et u. CANEVET, La colombe et la ténèbre, p.74, 1967.

D. Ambrorse and . Milan, Introduction, tradaction, notes de G. TISSoT, SC45 bis, SArNT AMBROISS considère les Béatitudes comme les degrés de l'ascension spirituelle, pp.47-73200, 1971.

. Ce-traité-fut-Écrit-À-rome-en-388, A la différence des aeuwes de l'épiscopat et même du sacerdoce où presque tout est biblique, I'ouvrage montre que l'auteur subit une réelle influence néoplatonicienne, F. Cayne, Za Contemplation augustinienne, pp.69-76, 1954.

G. Dans-ses-traités-sur-la-foi and . Donne-toute-son-ampleur-au-rôle-de-la-foi-dans-la-vie-chrétienne, il va montrer que la foi a un rôle essentiel dans la purification du caeur ponr ceux qui espèrent voir Dieua61 : IJs venont cela, dans la vie future, en jouissant de votts, ceux qu'ici vous en ourez rendus dignes par leur foi : là, ils vous verront face à face comme vous êtes.a6' (np 87 Guillaume connaissait I'enseignement d'Augustin donné dans son aeuvre sur La Trinité. Augustin, en reprenant la parole de I'apôtre Pierre, incite son lecteur à être animé d'une foi si profonde en Dieu, p.169

<. La-contemplation-est-la-récompense-de-la-foi-et-c, est en vue de cette récompense que la foi purifie nos caeurs. L'écriture dit Ayant purifié nos caeurs par la fbi46e Comme preuve de la pureté de caeur qu'exige cette contemplation, voici le texte décisit'70 Bienheureux ceux qui ont le caeur pur parce qu'ils verront DieuaTl ". > Avec insistance, Augustin redira un peu plus loin qu'<< en vue de la vision, c'est par la foi que nous purifions nos caeurs afin d'être du nombre de ces caeurs purs qui verront Dieua72, pp.355229-467

S. Bernard, indiquera que la foi en la parole, écoutée avec attention, purifie le cceur et, par là, donne la vision : < L'ouie mène à la vision, car la foi vient de l'oui'e, et purifie le cceur afin qu'il puisse voir Dieu, p.536, 1987.

. Cf, Seuls sont aptes àvoir les caeur purifiés par lafoi (MF ll, p.72

. 6e-acl5, 9- ntr AucusttN, p.133

. Au-paragraphe-12-de-i-'enigme-de-la-foi, Gûllaurrre donne tout un développement sur I'origine de la foi, sa transmission au cours des âges par les croyants. En s'inspirant d'Augustin, il met en évidence que c'est la foi au Verbe de Dieu qui permet à I'homme d'être purifié et ainsi d'accéder aux réalités éternelles

D. Verbe-de, ceux à qui est promise Ia vision de ce qui ne peut être vu que par un caeur pur, et qui ne verront que s'ils sont purifiés par lafoi (EF 12 Dans la suite de son traité sur la foi, Guillaume développe le contenu de la foi en I'Incarnation du Christ, il évoque la Passion et la mort ignominieuse de Jésus. Par la contemplation des souffrances du Christ, surgit en l'âme un amour débordant de reconnaissance pour les mérites de Jésus. Amour, nous dit Guillaume, qui est aussi source de purification de l'âme en vue de la vision ; Croire sans hésitation à tout cela (à la Passion et à la Crucifixion du Seigneur), y penser avec foi, afin d'aimer ce à quoi nous croyons et de le voir comme nous le croyons, qu'est-ce sinon la purification du caeur pour voir ce qui est promis aux caeurs purs ?, Si l'amour est déterminant dans cette quête de la purification de l'âme, le plus souvent il s'enracine dans la foi : C'est lafoi qui nourrit l'amour, elle qui guérit l'aeil de l'ôme et l'adapte à la vision (MF ll7, pp.105-87

I. Guillaume-dorure, ici-bas I'expérience d'une vision partielle de Dieu : Pour que l'aeil intérieur, fait pour la vision de Dieu, puisse voir làhout , il doit se purifier sur terre, là où commence lq vision qui sera parfoite au ciel (EF 23, p. 113) Guillaume avive l'espérance des moines en la vision de Dieu en leur rappelant tout d'abord que l'aeil intérieur, c'est-à-dire l'âme, est créée dans I'homme ahn de voir Dieu, de participer à la vie divine dans I'Unitas Spiritus. Il appartient à l'âme qui garde en elle cette secrète espérance de voir Dieu, de librement consentir à I'action de la grâce

I. Chapitre, âme en vue de la vision, si nous comparons le texte de Guillaume avec celui d'Augustin, nous voyons que les promesses d'Augustin sont plus restrictives. En effet, Augustin, en se réferant à Ambrois e473, écr;it que : ( Même dans la résurrection, il ne sera aisé de voir Dieu qu'à ceux qui ont le caeur pur, et c'est pourquoi

. Guillaume-donne-une-espérance-réelle, âme qui se purifie, de parvenir à une certaine forme de vision de Dieu dans le monde des vivants. C'est en lui-même, guidé par ses expériences spirituelles, que Guillaume a compris le dessein divin : celui de nous préparer à la gloire, à la divinisation dans la vision

D. Ott-al and . Milan, << A la résurrection même il n'est donné de voir Dieu qu'à ceux qui ont le caeur pur.> (Traité sur I'Evangile de Luc 1,25-28, SC 45 bis. Introduction, traduction, p.60, 1971.

L. Malgvez, La dochine de I'image et de la connaissance mystique chez Guillaume de Saint-Thierry, pp.7-7, 1932.

>. Dieu and . Ses-contemporains, Guillaume a cherché, sans relâche, à leur faire comprendre que Dieu nous donne de Le contempler en notre conscience vive sans rien perdre de son mystère radicalla. L'abbé de Saint, Thieny a su utiliser les deux affirmations contradictoires présentées dans la Biblels au sujet de la vision de Dieu.. Ainsi on peut lire en saint Jean

<. Dieu, Nous lui serons semblables parce que nous le verrons tel qu'il estl7. > Guillaume, à travers ses expériences spirituelles, a bien senti qu'il fallait trouver un juste équilibre entre I'affirmation d'une certaine vision de Dieu dès ici-bas, donnant au Seigneur un caractère certes transcendant mais qui ne soit ni impersonnel, ni inatteignablels et, d'autre part, il ressentait bien que l'homme ne pouvait avoir la prétention blasphématoire de soumethe le secret de Dieu à la compréhension qu'il pouvait en avoirle. Guillaume a su faire une synthèse harmonieuse entre la tendance latine qui, à la suite d'Augustin, concède aux saints, même encore sur terre, une certaine vision-connaissance de I'essence, u16 >> et le même auteur assure que

.. I. "-cf, . Torrell, >. La-vision-de-dieuaquin, and R. Thomasiennes, Per essentiam Unification des puissances de l'âme Il est vrai que c'est dans l'Unitqs Spiritus que la vision mutuelle de l'âme et de son Créateur atteint son acuité2e Cependant nous remarquons avec Kai G. Sanders30 que Guillaume attribue cette capacité de voir Dieu aux facultés affectives de l'âme, données gracieusement par l'Esprit Saint, quand celles-ci sont bien orientées par un vouloir qui tend à être le vouloir divin. La volonté devient alors tout a-o.r3l. Cela va amener Guillaume, de façon très personnelle, à enraciner toutes les puissances fondamentales de l'âme dans I'amour de Dieu et pour Dieu32 spirituelle, mais seule la charité peut vivifier la foi33 ; il en est de même pour I'espérance3a, pp.177-197, 2000.

A. Deblaere and . Que-ce-qui-caractérise, est précisément la simplification et I'unification de l'opération des puissances en un seul dynamisme, au lieu d'un écartèlement entre intelligence et volonté Les mystiques (comme Guillaume) laisseront tranquillement les écoles théologiques discuter sur la priorité à donner soit à l'intelligence soit à la volonté dans la prière contemplative ici-bas ou dans la vision béatifique; ce problème n'existe pas pour eux, puisque tous s'accordent pour affrrmer I'unification passive de I'opération des puissances3t. > Dans l'âme embrasée par I'amour 30 Pour Kai G. Sanders < I'amplexus > (amour naturel et spirituel de l'âme) est le point de départ de I'union à Dieu, DEcFIANET, < Amor ipse intellectus est )), RMAL l 4ll). L'amplexus intègre en lui toutes les autres facultés de l'âme PrAzzoNr, Guglielmo di Saint-Thierry. Il declino dell'ideate monastico nel secolo X{ Rome, pp.349-374, 1945.

. Cf and . Notre-Étude, Purification de l'âme en vue de la vision ... >r, supra, Chapitre ILID2b, pp.299-335

. Cf, notre étude : < La charité comme moyen de purificationrr, rupio, Chapitre IIID 2 c t, pp.302-339

. Cf, notre étude : < Deux yeux sont nécessaires pour voir Dieu : i'amour èt la raison >, supra, Chapitre III A 3

. De-procédé-discursif,-bien-structuré-chez-guillaume, ne doit pas faire mésestimer la richesse d'une quête du visage divin Elle est fondée sur les thèmes bibliques et patristiques, spécialement sur la tradition origènienne de la perception du divin 3e En créant I'amour dans l'âme, la grâce donne à l'âme son unité qui lui permettra d,êfe toute dans l Cette idée de l'immédiate assimilation à Dieu que l'on trouve chez Plotin, est présente chez les mystiques du XII" siècle Ainsi, nous dit Guillaume, l'âme par la grâce est modelée sur un unique, p.3, 1966.

O. Broore, The Trinitarian Aspect of the Ascent of the Soul to God in the Theology of William of

S. Thierry and *. , I l5 ; l2l-122, cf. notre étudeNécessité de devenir semblable à Dieu pour le von", supra, Chapitre III B 5 b, p.255, En ce temps-là vous connaîtrez qveje suis dans le Père, et que vous êtes en moi, et moi en vous) (Jn, pp.85-127, 1959.

J. Lpcrercq and . Etudes-récentes-sur-guillaume-de-saint-thierry, Bulletin de Philosophie médievqle lg 3ts Conclusion par les sens spirituels, sa lecture du Cantique des Cantiques, l'< Amor-notitia est > de saint Grégoirea3 et les différentes formes de vision analysées par Augustin. Guillaume, le plus souvent, a tiré des conclusions neuves à partir des théories augustiniennes, notamment dans son insistance sur la recherche d'une vision de Dieu dès ici-bas en revendiquant, en faveur de I'amour pur, pp.49-5454, 1977.

. Christologique, Fils que I'esprit de I'homme est amené à voir : < Le Verbe est cette lumière insaisissable en laquelle on commence à voiraT. > Le contemplatif qui a atteint < son image étemelle pour laquelle il a été faitas >, c'est-à-dire la ressemblance avec le Verbe, participe à la vie trinitaire, il est( amour >>, l'esprit de l'homme < goûte et voit sans mesure, coûrme Dieu, la richesse qu'il est en lui-même en l'unité du "Fondso" vivantsl. >> Cette image de l'étreinte illustre le sommet de I'union mystique entre l'âme et les trois personnes de la Trinité, grâce au Saint Esprit

T. Koehler and . Thème-et-vocabulaire-de-la, Fruition divine" chez Guillaume de Saint-Thierrv 139-160. p. I 57-158. on P. vsRoeYsN, La théologie mystique de Guillaume de saint-Thierry, RAM, vol.40, pp.146-148, 1964.

*. Essence-de-dieu and D. , Les Noces spirituelles, in Ecrits II, trad. A. Loup, éd Abbaye de Bellefonta;ne, p.216, 1993.

". J. Ruusbroec, Les Noces spirituelles, op. cit, pp.215-216

L. Jean-de and . Croix57, A travers ses écrits Jean de la Croix atracéun itinéraire spirituel qui mène à la < divine unionss >. Il interprète les expériences élevées d'Union spirituelle à partir de la théologie trinitaire déjà présente dans l'aeuvre de Guillaume Ainsi l'amour du père, communiqué au Fils, est communiqué aussi au cceur de l'homme : < Tu leur as communiqué le même amour qu'au Fils >, (c'est à dire I'Amour-Personne qu'est l'Esprit Saint), non par nature cornme au Fils, mais, comme il a été dit

". J. Rtrusbroec, Les Noces spirituelles, op. cit, pp.310-56

. Dans-la-doctrine-thérésienne, célébrait ses << fiançailles spirituelles > dans la sixième Demeure. C'est une étape en lâquelle elle avait conscience, mais de façon intermittente, de son union d'amour avec Dieu. Dans la Demeure suivante, au temps du < mariage spirituel >, au conhaire, la continuité dans I'union est un suave repos pour l'âme : < La difËrence qu'il y a entre cette Demeure et les autres, écrit la Sainte, c'est, je le répète, que l'âme n'y éprouve presque jamais de sécheresse, ni de ces troubles intérieurs qu'elle connaissait parfois dans les autres demeures; elle se trouve presque toujours en quiétude Sa Majesté s'est manifestée à l'âme et la mise à ses côtés, pp.10-257, 1963.

<. Ce and . Jean-de-la-croix, entre l'âme et le Fils de Dieu son Epoux, dépasse de beaucoup les fiançailles. C'est en effet une totale transformation dans le Bien-Aimé. Et mon ôpinion est que le mariage spirituel est toujours accompagté de la confirmation en grâce, car la fidélité des deux parties devient ici inébranlable, celle de Dieu envers l'âme s'affirmant par cette confirmation. > (JenN ns r.e Ônorx, Cantiques spirituels, Version A, CEuvres complètes de Saint Jean de la Croix, p.183

M. Prefsn, <. L-'itinéraire-spirituèl-du-moine-selon-la-lethe-d-'or-de-guillaume-dj-saint-thierry, >. Signy, I. Abbrye, and . Guillaume-de-saint-thierry, Signy l'Abbaye < Saint Jean de Ia Croix ) D^S t. 8. col.427. 5t JEAN Dg LA CRoIX, Cantiques spirituels, Version A, 38, 4, op. cit., p. 226. l'auteur des prome,s,se^t n'a pas d'autre ((cause) que l'action imprévisible et fugace de la grôce illuminante (MF 103 Le fait que Dieu a la liberté d'aller et de revenir dans l'âme en se donnant lui-même comme tel, souligne Karl Rahner, est un élément décisif de la motion décrite par Ignace6s, De plus, au cours des motions, l'âme est entraînée tout entière dans l'amour de Dieu. Ces motions sont des expériences qui ne peuvent tromper, remarque Karl Rahnet, cat au cours de ces motions la perception est celle de l'être même radicalement abstrait de Dieu. Un Dieu qui se reconnaît à son action lorsqu'il attire la personne à lui et l'élève vers son amour. Aucune autre cause ne pourrait avoir une telle perform arrce66, pp.597-608, 2000.

. Actualité-du-désir-de-voir, Dieu selon Guiltaume Cette mystique guillelmienne serait-elle si ancienne qu'elle laisserait indifferents nos contemporains ? Il semble, au contraire

. Cf, notre éfude ( Expérience de la vision intellectuelle chez Guillaum e >>, supra, Chapihe II C 3 c, p. 179. oo G

L. Contemplation and D. Dieu, Introduction, texte latin et traduction de J. HounLrER. SC 61bis, 1999.

. Deux-traités-de-l-'amour-de-dieu, De la Contemplation de Dieu. De la nature et de la dignité de l'amoun Textes, notes critiques, traduction par M, 1953.

. Bibliographie-meditativae-orationes, Texte latin et traduction de M, 1934.

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