Cette recherche s’est intéressée aux adolescents en situation de placement et ayant vécu des expériences de maltraitances ou de négligences. Le placement, s’il vise la protection de l’enfant et la reprise des liens avec la famille, peut également revêtir un caractère traumatique s’il est peu stable et ponctué de ruptures. Ainsi, une grande partie des parcours de placement sont aujourd’hui des expériences qui participent à inscrire les sujets dans des conduites pathologiques de l’ordre du passage à l’acte violent, du retrait de la subjectivité. Ces événements de vie compliquent alors sensiblement le processus de construction identitaire à l’adolescence, considéré lui-même comme un « traumatisme normal ». Cet état de fait pose alors la question de l’accompagnement psychothérapeutique, qui ne bénéficie cependant d’aucune recommandation précise à ce jour. Deux concepts apparaissent alors centraux dans le cadre d’une proposition thérapeutique : la symbolisation et la narrativité, qui rendent compte des processus de transformations psychiques présidant à l’organisation du psychisme et à la construction identitaire, fragilisées par les traumas précoces et actuels. Notre recherche s’est centrée sur l’étude des effets d’une médiation thérapeutique par l’écriture à l’adolescence, dispositif particulièrement indiqué dans ce contexte, puisque l’écriture constitue un médium aux confluents des processus primaires, secondaires et narratifs