Charles Maurras s’est toujours réclamé d’une identité catholique, romane et provençale. Régionaliste, disciple de Frédéric Mistral et ennemi du jacobinisme générateur de « cosmopolitisme », il n’est en rien partisan d’un quelconque « particularisme ». Sa sensibilité « régionale », il l’insère dans l’identité française telle qu’elle s’est forgée au cours des siècles au niveau des provinces selon les modes propres à l’« empirisme organisateur » et sous l’autorité royale fédératrice des « variétés naturelles ». Charles Maurras envisage l’identité en question comme prenant appui sur la « nature » au même titre que sur une histoire dont l’homme est un artisan. Pour lui, être Provençal, c’est être Français et se réclamer d’un « nationalisme intégral » dont seule la royauté peut assurer l’épanouissement. L’identité française dont il se réclame est indissolublement fonction d’une « romanité tutélaire ». De ce fait, elle s’oppose à la germanité dont Luther et Fichte sont les représentants et se définit également par antagonisme envers celle-ci. Être Français, pour Charles Maurras, c’est refuser l’individualisme anarchiste et irrationaliste des Germains, des protestants, des disciples de Kant, des fils de la Révolution et des pangermanistes.