La protéinurie est un marqueur biologique urinaire incontournable en pratique médicale, qui en cas de résultats pathologiques, témoigne d'une part d'une atteinte rénale glomérulaire, d'autre part, constitue un facteur de risque cardiovasculaire. Sa recherche chez les sujets à risque est indispensable. Le dosage de l'albuminurie est l'examen qui donne les résultats les plus précis, mais son exploitation en médecine générale ne fait pas encore partie des habitudes de prescription et moins de 50% des diabétiques de type 2 bénéficient d'un dosage annuel de l'albuminurie. La bandelette urinaire est un outil de dépistage simple et rapide d'utilisation mais moins précis et moins fiable que le dosage de l'albuminurie. Son usage est restreint en médecine générale, inférieur à 10%. L'étude faite ici consiste à réaliser une bandelette urinaire à des sujets à risque (âgés de plus de 60 ans, et/ou diabétiques, et/ou hypertendus) et de noter les résultats (BU normale, leucocyturie, hématurie, nitriturie, glycosurie, protéinurie). 128 bandelettes ont ainsi été réalisées. Douze ont mis en évidence une protéinurie, méconnue jusqu'alors. La bandelette urinaire est beaucoup moins performante que le dosage de l'albuminurie pour rechercher une protéinurie à taux faible. Elle a toutefois permis de dépister une protéinurie chez 10% de la population étudiée. Que ce soit par l'usage de la bandelette urinaire ou le dosage de l'albuminurie, les marqueurs biologiques urinaires sont peu utilisés en médecine générale pour étudier la fonction rénale et considérer les facteurs de risque cardiovasculaire des patients à risque. Il est donc important de modifier le comportement médical afin d'améliorer le dépistage et la prise en charge de la maladie rénale chronique.