Haidinger (1844) fut le premier à décrire des houppes rétiniennes, autour du point de fixation, par illumination en lumière blanche polarisée. Depuis, plusieurs auteurs ont expliqué ce phénomène par les propriétés biréfringentes et dichroïques de la rétine et Dreher a montré l'existence d'un dichroïsme de forme lié à la couche des fibres optiques de la rétine pour une longueur d'onde de 632,8 nm.Nous rappelons de récents travaux qui suggèrent que la proportionnalité entre le dichroïsme rétinien de forme et l'épaisseur de la couche des fibres nerveuses rétiniennes, serait utilisable comme moyen d'exploration de la maladie glaucomateuse. Notre étude consiste à mesurer, sur l'oeil de mouton, le dichroïsme issu des milieux transparents et de le comparer au dichroïsme rétinien de forme, dans une gamme de longueur d'onde comprise entre 500 et 700 nm. Nous réalisons nos mesures en transmission à l'aide d 'un spectrophotomètre dans lequel nous plaçons des yeux énucléés, des échantillons de vitré, d'humeur aqueuse et des cornées prélevées. Nos résultats montrent une absence de dichroïsme pour l'humeur aqueuse et le corps vitré. Le cristallin présente un dichroïsme négligeable. La cornée présente un dichroïsme négligeable qui croit de façon significative lorsque le faisceau incident et décentré et que l'angle par rapport à l'incidence normale augmente. En conséquence, il apparaît que le dichroïsme rétinien est interprétable pour un faisceau centré ou peu décentré et d'incidence normale ou proche de la normale par rapport à la cornée.