Parmi les patients hospitalisés pour un infarctus du myocarde (IDM), environ 10% présentent des coronaires non obstructives. Distinguer les nécroses ischémiques à coronaires non obstructives (NIACNO) des myocardites aiguëssemble primordial afin d'instaurer une thérapeutique et un suivi adaptés. Nous avons évalué l'intérêt diagnostique et pronostique de l'IRM cardiaque dans la prise en charge des IDM non ST+ à coronaires non obstructives. Cent trente neuf patients hospitalisés pour un IDM non ST+ à coronaires non obstructives (âge : 45.2±16.1 ans; hommes : 64,0%) ont bénéficié d'une IRM cardiaque (délai moyen : 10.3±7.8 jours). Cette dernière apportait un diagnostic étiologique dans 84.2% des cas, dont 63,2% de myocardite et 36,8% de NIACNO. Nous avons ensuite divisé notre population en deux groupes (« ischémique » et « non ischémique »). Au cours des 55 mois de suivi, 5 évènements cardio-vasculaires majeurs ont été rapportés dans le groupe des NIACNO: deux décès de cause non cardio-vasculaire (une insuffisance respiratoire aiguë et un choc septique à point d'appel urinaire), un AVC ischémique et deux IDM non ST+. Nous avons également colligé dans le groupe « non ischémique », trois IDM, dont un IDM ST+ revascularisé par angioplastie et stenting nu. L'IRM cardiaque permet d'affirmer le diagnostic étiologique et ainsi d'adapterla thérapeutique dans une large proportion de cas. Les NIACNO bénéficient dans 34,1% des cas d'une prévention secondaire médicamenteuse optimale au terme du suivi. Le devenir des NIACNO semble favorable. Cependant, sans atteindre le seuil de significativité, leur pronostic paraît plus péjoratif que celui du groupe « non ischémique », soulignant l'intérêt d'identifier ce groupe de coronariens.