La « dépression vasculaire » est un concept donnant lieu à de nombreux débats en ce qui concerne ses critères diagnostiques. Les critères les plus communément reconnus sont la présence d'une dépression d'apparition tardive, dominée par un ralentissement psychomoteur, résistante aux traitements antidépresseurs, chez les sujets âgés de plus de 65 ans, ayant des antécédents cardiovasculaires, notamment de l'hypertension artérielle. Il est également retrouvé des troubles des fonctions exécutives aux tests psychométriques et des hyperintensités de la substance blanche à l'IRM cérébrale. L'étude prospective, réalisée sur 8 mois, au Centre d'Investigation Clinique de Nancy, dans le cadre du Protocole Hospitalier de Recherche Clinique ADELAHYDE II, regroupait 39 sujets âgés de plus de 65 ans et hypertendus. La cohorte a été divisée en 2 groupes en fonction de la présence (Score à l'échelle GDS>=10 et/ou score à l'échelle d'apathie de Robert>=4) ou de l'absence de dépression. L'objectif de l'étude était de comparer entre les 2 groupes la présence de lésions cérébro-vasculaires (leucoaraïose, infarctus, lacunes) à l'IRM. Dans le groupe avec dépression, comprenant 9 sujets, 89% présentent des lésions cérébrovasculaires. Dans le groupe sans dépression, comprenant 30 sujets, 47% des sujets présentent des lésions cérébro-vasculaires. La différence est considérée comme significative avec p=0.025. Les lésions cérébro-vasculaires, induites par l'hypertension artérielle, représentent un facteur de plus grande vulnérabilité à développer une dépression d'apparition tardive chez les personnes âgées. La validation des critères diagnostiques de la «dépression vasculaire » permettra la création de protocoles de soins adaptés à cette vulnérabilité.