L'allo-immunisation foeto-maternelle (AIFM) a fait l'objet ces dernières années denombreuses évolutions, tant au niveau de sa prévention (injection systématique d'anti-RH1 à la 28ème SA), de son suivi, que de sa prise en charge. Cependant les recommandations du Conseil National des Gynécologues Obstétriciens Français (CNGOF), datées de 2005, ne fontpas l'unanimité au sein des gynécologues-obstétriciens (GO) et ne sont ainsi pasuniformément appliquées. A travers la réalisation puis l'analyse d'un questionnaire destiné aux GO de Lorraine, nous avons fait le point sur l'utilisation des outils, notamment biologiques, à leur disposition pour prévenir, suivre et prendre en charge ces AIFM. Nous avons montré que des examens de biologie médicale comme la recherche d'agglutinines irrégulières (RAI) et le test de Kleihauer (TK), examens clefs, n'étaient pas systématiquement prescrits, ou pas toujours à bon escient. Il ressort également de notre étude une sous-estimation du risque, tant pour le foetus que pour sa mère, que représente la mise en évidence d'un allo-anticorps. Ceci paraît souvent lié au manque de communication entre les différents intervenants (gynécologues, biologistes, sages-femmes, établissements français du sang(EFS),...) et montre que le biologiste médical se doit d'interpréter explicitement tout résultat, afin d'optimiser la prise en charge qui en découlera. L'arrivée imminente de nouveaux outils comme le génotypage de l'ADN foetal sur plasma maternel, apportera certaines solutions, mais ne résoudra pas les points critiques mis en évidence, et ne se substituera pas à d'autresattentes des GO : création d'un référent clinicien régional, et actualisation desrecommandations sous la forme d'un planning clair des examens à réaliser.