Notre étude a pour but de mettre en évidence l'évolution de la flore fécale et des épisodes infectieux, notamment à point de départ digestif, dans une population d'enfants recevant la phase d'induction thérapeutique d'une leucémie aiguë dans le service d'onco-hématologie du CHU de Nancy de janvier 1995 à mai 2005. Elle a été motivée par le fait du changement des mesures de prévention vis-à-vis des infections réalisé depuis le mois de mai 2004, pour la population des leucémies aiguës lymphoblastiques : une décontamination digestive partielle par gentamicine et amphotéricine B orales, associée à un isolement protecteur et une alimentation pauvre en germes, a remplacé la décontamination digestive totale associée à un isolement et une alimentation " stériles ". Le but de ce changement était de restreindre le coût de la prise en charge de la séquence la plus onéreuse : le traitement d'induction. Le taux de décontamination sous DDT est de 99% et sous DDP de 82% (respectivement pour les germes bactériens et les bacilles à Gram négatif (BGN)). Dans les deux modes de prise en charge, la mortalité d'origine infectieuse est nulle et aucune translocation de BGN n'a été constatée. Une translocation de levures a été observée dans le groupe de la DDP.L'émergence d'un germe résistant à la gentamicine dans le groupe de la DDP nous incite à la plus grande prudence et entraîne la nécessité d'un suivi bactériologique hebdomadaire des selles pour surveiller l'efficacité de la prophylaxie et permettre une adaptation de celle-ci à l'antibiogramme des BGN identifiés.