Le but de cette étude prospective est de valider la pertinence des études de mise sur le marché du Sugammadex en comparant la méthode de monitorage utilisée lors de ces études (l'accéléromyographie (AMG)), à la méthode de référence du monitorage des curares à savoir la mécanomyographie (MMG). Nous avons inclus 22 patients consécutifs classés ASA I à III. Tous les patients bénéficiaient simultanément des deux méthodes de monitorage non invasif des curares, l'AMG étant placé sur un des membres supérieurs et le MMG sur l'autre membre supérieur. Ainsi, dans l'étude, chaque patient était son propre contrôle. Le protocole anesthésique utilisait du Propofol, un morphinique (choix libre) et un curare (Rocuronium). Dès l'obtention de 2 réponses au train de quatre en accéléromyographie, une dose de 2mg/Kg de Sugammadex était injectée et les données de la décurarisation étaient collectées jusqu'à décurarisation complète. Nous avons pu constater que lorsque l'accéléromyographe objective une force musculaire normale (TOF ratio ? 0,9), en réalité il persiste, en mécanomyographie, une curarisation résiduelle (faible niveau de curarisation), avec un TOF ratio moyen de 53%. Ceci est très inquiétant étant donné les risques, connus, encourus lors d'une curarisation résiduelle. Mais, après un très court délai (en moyenne 64 secondes), l?intégralité des patients récupère réellement une force musculaire normale (TOF ratio ? 0,9 en MMG), ce qui permet d'affirmer une très bonne prédictibilité de l'effet myorelaxant du Sugammadex (décurarisation complète en moyenne 160 secondes après l?injection). Ainsi, ces résultats suggèrent que malgré les différences qui existent entre les deux méthodes de monitorage de ladécurarisation, cette décurarisation par le Sugammadex peut en effet être évaluée avec l'accéléromyographie, en sachant qu'un petit délai supplémentaire d'environ une minute semble nécessaire pour être complètement à l'abri de tout effet rémanent des curares