En France, en 2010, plus de 50 000 femmes ont dévoilé les violences qu'elles subissaient. En 2011, 124 femmes en sont mortes. Dans 60% des morts en 2010, les violences antérieures n'étaient pas connues. Cela illustre la méconnaissance des chiffres réels. Des études ont montré que le dépistage systématique des violences conjugales est le seul moyen de révéler ces violences. Le rapport Henrion a recommandé le dépistage systématique des violences conjugales en 2001. Or, cette mesure n'est pas appliquée. Nous souhaitions connaître les raisons qui expliquaient l'absence de cette pratique par les généralistes Lorrains. Dans cet objectif, nous avons d'abord menée une enquête qualitative et une enquête quantitative auprès des médecins. 108 généralistes ont répondu à notre enquête. 90.7% n'ont jamais réalisé de dépistage systématique des violences conjugales. Les principales raisons sont : le fait de n'y avoir jamais pensé (68.2%), le manque d'information (65.4%) et le manque de formation (62.6%). Nous avons proposé des mesures pour favoriser le dépistage systématique : 90.7% des médecins veulent plus d'informations sur la suite à donner en cas de dépistage positif, 88.8% veulent plus d'informations sur ce dépistage systématique et sur ses bénéfices, 76.6% ont besoin d'un outil de dépistage, 73.8% demandent des formations théoriques et 59.8% sont demandeurs de recommandations officielles de la Haute Autorité de Santé. Notre étude montre une grande méconnaissance des violences conjugales de la part des médecins généralistes Lorrains. Nous suggérons des cours théoriques sur le sujet en 3ème cycle de médecine générale à la Faculté de Nancy. Il serait utile de mener une enquête de plus grande envergure sur ce sujet. Enfin, nous suggérons la publication de recommandations par la HAS