L'auteur, après un rappel anatomique et une présentation de la pathologie vulvaire précancéreuse et cancéreuse, rapporte l'expérience du Centre Régional de Lutte Contre le Cancer de Nancy (Centre Alexis Vautrin), à travers une étude rétrospective de 201 cas de cancer de la vulve. Les résultats de cette étude en terme de population, de facteurs étiologiques et pronostiques, d'évolution et de survie selon les moyens thérapeutiques utilisés, peuvent être comparés à ceux publiés dans la littérature. Le tiers des patientes présentent au moment du diagnostic une forme localement avancée de la maladie. Le retard au diagnostic est un réel problème car seule une prise en charge plus précoce est susceptible d'améliorer le pronostic du cancer invasif de la vulve. La survie à 5 ans est de 48%. Le facteur pronostique majeur est le statut ganglionnaire inguinal avec une médiane de survie de 130 mois en l'absence d'atteinte inguinale et de 23 mois en cas d'envahissement inguinal unilatéral. Le traitement de la tumeur vulvaire doit être, quand l'état général de la patiente le permet, une vulvectomie totale et profonde. Quant au traitement des aires ganglionnaires, il reste un problème d'actualité. La vulvectomie totale profonde avec curage inguio-fémoral bilatéral reste la référence ; mais la forte morbidité associée à ce geste a conduit quelques équipes à développer la technique du ganglion sentinelle, actuellement en cours d'évaluation.