Le médecin généraliste, spécialiste de soins primaires, semble légitime pour occuper la place de premier professionnel de santé contacté lors d'une demande d'IVG. Afin d'évaluer cette place, deux enquêtes ont été mises en oeuvre. La première enquête concerne les patientes âgées de 18 à 40 ans de trois médecins généralistes exerçant en milieu rural, en banlieue de Nancy et au centre ville de Nancy. Cette enquête montre une sollicitation globale du médecin généraliste dans 39 % des cas. Les facteurs influençant ce pourcentage à la hausse sont: le fait d'habiter en milieu rural ou en banlieue, d'avoir un faible niveau d'études et de méconnaître les démarches pour accomplir une IVG. Cette enquête liste également les raisons pour lesquelles les femmes ne choisissent pas leur médecin généraliste en première intention. La deuxième enquête s'est déroulée à la Maternité Régionale à Nancy. Elle montre que les patientes se rendent d'elles-mêmes au centre d'IVG de la maternité dans 40% des cas. Dans les autres situations, elles sont adressées dans les mêmes proportions par un planning familial, leur gynécologue ou leur médecin généraliste. Les facteurs d'orientation par un omnipraticien sont le fait d'être mariée et d'habiter en milieu rural. Au final, les résultats des ces deux enquêtes montrent un rôle non négligeable du médecin généraliste dans l'accès à l'IVG, notamment en termes d'orientation vers les structures adéquates. Ce rôle est surtout marqué si le médecin exerce en milieu rural et en banlieue ou bien auprès d'une population "défavorisée".