Au Québec, les pharmaciens ont fait depuis longtemps le constat que leur métier ne peut plus se borner à une simple distribution de thérapeutiques, mais bien à un véritable acte pharmaceutique, responsable et réfléchi. Forts de leur solide expérience en pharmacie clinique, ils ont mis en place des cliniques d'anticoagulothérapie ayant pour but la surveillance du traitement anticoagulant mais aussi l'apprentissage d'un savoir et d'un savoir-faire auprès du patient. Le bénéfice de telles structures a depuis longtemps été démontré à travers de nombreuses études : une diminution de la mortlaité et de la morbidité d'un facteur 3 à 4, un meilleur ciblage de l'INR, une économie des coûts de santé...Le but de ce travail a été de confirmer les résultats de ces travaux en étudiant la patientèle suivie par une clinique d'anticoagulothérapie du centre hospitalier de Baie-Saint-Paul, petite ville provinciale québecoise. L'issue de cette enquète a témoigné de la relative bonne connaissance des patients quant à leur traitement compte tenu du caractère rural du cadre d'étude et de l'âge avancé de la majorité d'entre eux. Elle a permis en outre de rendre compte de l'enthousiasme quasi unanime généré par ce programme.Enfin, cette expérience a permis d'entamer une réflexion quant au concept d'éducation thérapeutique, avec toutes les difficultés qu'il sous-tend mais aussi toute la riche satisfaction que peut en retirer le professionnel de santé.