Peut-on faire de la Médecine Humanitaire lorsqu'on est médecin généraliste installé en cabinet libéral ? De cette question est née cette étude descriptive. Dans un premier temps ont été recensés, parmi les médecins généralistes installés en cabinet libéral en Meurthe-et-Moselle, ceux qui ont eu, pendant leur exercice libéral, une expérience humanitaire. Ils sont 7,8% dans ce cas là. Dans un deuxième temps, des entretiens ont été réalisés auprès des médecins ayant une expérience humanitaire, afin de répondre aux questions : s'il est possible de faire de l'humanitaire en étant installé en cabinet libéral, comment ? A quelles conditions ? Et qu'apporte une telle expérience ? Ni le sexe, ni la zone d'exercice, ni le type d'exercice, ni le fait de vivre en couple ou d'avoir des enfants ne semblaient être des facteurs discriminants pour pouvoir faire de l'humanitaire. Une formation préalable ou une expérience antérieure ne semblaient pas nécessaires. En moyenne, les médecins interrogés étaient partis neuf ans après leur installation et le nombre moyen de missions était de 4,3. Le fait d'avoir effectué des missions humanitaires semblait très enrichissant sur le plan personnel et avait souvent un retentissement sur la pratique de la médecine générale au quotidien. Partir en mission humanitaire pour un généraliste serait donc facilement accessible et extrêmement enrichissant avec une réserve cependant quant à l'hétérogénéité des profils de missions et leur qualité.