Introduction : La voie d'abord antérieure dans la chirurgie du rachis cervical est une technique efficace, rapide d'exécution, adoptée par de nombreux chirurgiens dans le monde entier. Cependant, elle présente un risque de plaie de l'artère vertébrale, certes rare, mais dont les conséquences peuvent être dramatiques.Matériel et méthode : Une étude des circonstances de cet accident et de sa prise en charge a été effectuée à partir d'une revue de la littérature jusqu'en février 2014 et de 4 cas de notre centre de Neurochirurgie de Nancy.Résultats : Au total, 51 cas ont été analysés. Les circonstances principales des plaies de l'artère vertébrale sont le fraisage, la perte des repères de la ligne médiane et les tortuosités artérielles. L'hémostase et la réalisation d'une angiographie sont les étapes initiales primordiales de leur prise en charge. Le traitement conservateur de l'artère lésée est celui qui présente le moins de complication secondaire. Le sacrifice du vaisseau est souvent nécessaire pour prévenir une projection d'emboles lors de la reperméabilisation, mais ne présente que peu de risques si l'artère controlatérale est dominante. Une surveillance initiale en service de soins intensifs est recommandée. Un suivi par consultations et angio-IRM est indispensable pour dépister l'apparition d'une fistule artério-veineuse ou d'un pseudo-anévrysme. Conclusion : Une bonne connaissance de l'anatomie du rachis cervical et un bilan d'imagerie préopératoire sont les clefs de la prévention de cet incident. La voie d'abord postérieure peut-être parfois proposée comme alternative lorsque le risque parait trop élevé. Un traitement conservateur doit être réalisé dès que cela est possible