Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) graves ne sont pas une entité clairement définie. Ils correspondent à des AVC dont l'évolution supposée est défavorable : décès ou handicap sévère. Les AVC graves constituent de part la morbi-mortalité et le handicap engendrés, un enjeu de Santé Publique. Notre travail a recensé les AVC graves au Centre Hospitalier de Verdun en 2012 et analysé la pertinence de leur orientation. Quarante patients ont été inclus dans l'étude, 10 ont été orientés d'emblée en réanimation et 13 ont survécu mais restent lourdement handicapés à trois mois.L'admission en réanimation est soumise à controverse. L'accueil d'un malade victime d'un AVC en réanimation ne peut pas dépendre uniquement de critères préétablis tant se mêlent des considérations médicales et surtout éthiques reposant sur la volonté du patient et de son entourage. L'admission en réanimation peut avoir un objectif "non thérapeutique" pour un patient en coma grave dont l'évolution vers la mort encéphalique est probable. Le pronostic neurologique incertain ou la prédiction d'une évolution catastrophique sont parfois à l'origine de décisions de limitation ou arrêt des thérapeutiques. Le pronostic sombre des AVC graves ne justifie ni une abstention thérapeutique ni un maintien déraisonnable des soins