Introduction: Les buts de cette étude étaient d'évaluer la prévalence du papillomeoesophagien dans le nord est de la France et de déterminer le risque de carcinome épidermoïde de l'oesophage associé.Méthodes: 78 patients diagnostiqués avec un papillome oesophagien ont été inclusconsécutivement dans 3 hôpitaux du nord est de la France entre janvier 2005 et février 2013. Résultats: 55 305 endoscopies ont été réalisées et 78 papillomes ont été diagnostiqués(0.01%). L'âge médian des patients était de 50 ans (IQR, 19-86) et 44 patients étaient des hommes (56.4%). L'indication principale de la gastroscopie était la dyspepsie (24.4%). La plupart des papillomes oesophagiens étaient isolés (93.6%) et localisés dans l'oesophage distal (27cm, IQR 16-40). La taille médiane était de 3 mm (IQR, 1-20). Le papillome oesophagien était associé à une hernie hiatale chez 12 patients et à une oesophagite chez 11 patients. Le traitement endoscopique était le plus souvent une biopsie-exérèse (60.3%). HPV a été recherché chez 6 patients et n'a pas été retrouvé. La médiane de suivi était de 21 mois (IQR, 0-91) et la durée médiane entre la première et le deuxième gastroscopie était de 7 mois (IQR, 0.5-74). 35 patients (44.9%) ont eu une seconde endoscopie. De la dysplasie de bas grade a été retrouvée dans 2 papillomes oesophagiens. Durant le suivi endoscopique, 2 cas de carcinome épidermoïde ont été diagnostiqués dont un n'était pas situé au même endroit que le papillome. La prévalence de carcinome épidermoïde associé au papillome oesophagien était de 2,6 %.Conclusion: La prévalence du papillome oesophagien dans le nord est de la France estsimilaire à celle de la littérature. Les caractéristiques endoscopiques étaient identiques auxdonnées antérieures. L'apparition de dysplasie et de carcinome épidermoïde devrait conduire les endoscopistes à réséquer totalement les papillomes oesophagiens et à débuter une surveillance endoscopique en raison de son possible potentiel malin