En Europe, les lyssavirus isolés chez les Chiroptères appartiennent aux génotypes 5 (EBL1, European bat lyssavirus 1) et 6 (EBLV2). Ces lyssavirus sont différents du génotype 1, responsables de la rage chez les Mammifères terrestres, et de la rage des Chiroptères américains. Bien qu'il n'y ait pas eu, en France, de cas de rage humaine transmise par les Chiroptères et particulièrement par les Sérotines communes, le risque de transmission n'est pas à exclure car il s'est déjà produit quatre cas de transmission d'EBLV dans des pays européens entre 1977 et 2002. Les EBLV1 et EBLV2 sont capables de provoquer chez l'Homme une maladie mortelle d'évolution identique à la rage mettant en jeu le génotype 1. Même si cette situation n'est jamais survenue en France, les risques ainsi que les conséquences d'une contamination doivent être considérés comme élevés afin d'informer les institutions participant au réseau français d'épidémiosurveillance de la rage des Chiroptères. Ce réseau correspond à une adaptation du réseau national d'épidémiosurveillance de la rage terrestre, il est fondé sur la collecte de chauves-souris : soit de leur cadavre, soit celles entrées en contact avec l'Homme. Trois objectifs en ressortent pour ce réseau de surveillance. Dans ce réseau, la place du pharmacien n'est plus à prouver, il intervient à part entière dans les différents circuits (sujet et animal) et a un rôle capital de prévention et d'information vis-à-vis de la population générale, tout particulièrement le pharmacien d'officine.