Si Campylobacter est désormais reconnu comme une zoonose contre laquelle il faut absolument prendre des moyens de précautions, il n'en fût pas toujours de même.Chez l'Homme et dans l'Union Européenne, les zoonoses à Campylobacter appelées campylobactérioses représentent la maladie zoonotique la plus souvent notifiée et ce bien devant la Salmonellose pourtant bien plus populaire. Ce manque d'information concernant les campylobacterioses au sein des populations s'explique par un phénomène d'illusion d'optique. En effet la plupart des campylobactérioses sont des évènements d'apparence sporadiques et non liés entre eux, ce qui contribue à garder cette zoonose sous un seuil d'alerte à l'inverse des cas de Salmonelloses. Méconnu du grand public, Campylobacter est pourtant la plus importante cause de gastroentérite humaine d'origine bactérienne (dans les pays industrialisés mais également dans les pays en voie de développement). Outre les problèmes digestifs que peut engendrer Campylobacter, on pourra également lui incriminer l'apparition de séquelles neurologiques, articulaires et respiratoires. D'autre part sur le plan économique, le fardeau est conséquent puisqu'il entraîne à la fois des coûts directs en matière de santé, mais également indirects liés aux mesures de luttes portant sur l'éradication de Campylobacter au sein des élevages entraînant ainsi des coûts de productions supplémentaires. Malgré toutes les études publiées et toutes les recherches scientifiques effectuées autour de ce sujet, Campylobacter reste encore un mystère tant sur ses sources d'infections, ses modes de transmission que sur ses différents hôtes.