L'excès de morbidité et de mortalité rencontré dans la population atteinte de schizophrénie a été démontré dans de nombreuses études cliniques qu'elles soient récentes ou plus anciennes. Outre leur pathologie mentale, ces patients présentent fréquemment des comorbidités somatiques, comme l'obésité, les maladies cardio-vasculaires ou métaboliques, qui doivent également être prises en compte et correctement traitées, au même titre que la pathologie psychiatrique et l'éventuelle réhabilitation psychosociale. Les causes de la mauvaise santé physique des sujets schizophrènes sont nombreuses et s'articulent de façon complexe. Si leur hygiène de vie, et plus particulièrement leur alimentation, semblent jouer un rôle fondamental, celles-ci restent mal connues. Après avoir rappelé l'importance du facteur alimentation dans la prise en charge thérapeutique des malades mentaux et les carences alimentaires graves dont ont souffert les aliénés dans les hôpitaux psychiatriques pendant la seconde guerre mondiale, l'auteur détaille les caractéristiques des comportements alimentaires des sujets schizophrènes et analyse les différents travaux qui ont étudié leurs apports nutritionnels quotidiens. Ensuite, il aborde successivement leurs autres habitudes hygiéno-diététiques, les hypothèses étiologiques relatives à leurs déséquilibres alimentaires, et l'impact de leurs habitudes alimentaires sur leur santé physique mentale. Pour terminer l'auteur expose les différentes stratégies thérapeutiques de prévention et de prise en charge des comorbidités somatiques consécutives aux déséquilibres alimentaires dans la population souffrant de schizophrénie.