La iatrogénie est un problème de santé publique. Les efforts pour essayer de la réduire sont nombreux : recommandations de traitement et d'investigation, prise en charge globale du malade, maîtrise des médications. Notre étude s'est déroulée dans un secteur de cardiologie générale durant une période de trois mois en recensant les effets indésirables médicamenteux à l'aide des courriers de sortie d'hospitalisation. Son but était de déterminer l'incidence actuelle de la iatrogénie et d'en retrouver les facteurs favorisants. Population d'étude : Elle regroupait 385 patients, consécutivement admis entre le 1er décembre 2008 et le 28 février 2009. Le motif d'admission et les évènements durant l'hospitalisation ont été analysés. Résultats : Nous avons dénombré 108 cas de iatrogénie dont 66 cas avant hospitalisation, 28 pendant l'hospitalisation et 14 avant et pendant l'hospitalisation. L'incidence globale est donc de 27.9%. L'analyse détaillée a permis de conclure à l'imputabilité de l'âge avancé (70+-13 vs 62.5+-16 ans, p < 0.00 1), du sexe féminin (4 1/ 140 vs 39/245, p < 0.002), de la durée d'hospitalisation (10+-11 jours vs 6+-6, p <0.000 1), de la survenue d'un accident iatrogénique antérieur à l'hospitalisation (14/80 vs 14/305) (p < 0.001) et du caractère urgent de cette hospitalisation dans la survenue d'accident (19/28 vs 9/28, p< 0.006). L'évolution de ces accidents a été bonne pour l'ensemble des malades sauf pour un cas qui est le seul décès noté durant cette période. Conclusion : Malgré des efforts importants pour limiter la iatrogénie et malgré son importante médiatisation, l'incidence des accidents iatrogéniques demeure stable. Elle reste un problème majeur de santé publique, de surcoût de notre système de soins et donc un enjeu primordial des prochaines années.