Depuis 1996, le nombre de cornées prélevées ne cesse d'augmenter en France. Pourtant, les besoins en cornée sont encore loin d'être couverts, puisqu'au 31 décembre 2001, 5534 patients étaient inscrits sur la liste nationale d'attente. La technique de l'organoculture constitue certes un progrès en matière de conservation, mais aboutit à une sélection plus sévère des greffons, 40% d'entre eux étant considérés comme non conformes. Aussi est-il important d'étendre l'activité de prélèvement à tous les établissements de santé, au delà des seuls CHU. L'objet de ce travail est de décrire la mise en place de cette activité au centre hospitalier de bar-le6duc, en précisant le cadre législatif ainsi que le rôle de chaque intervenant ( EFG, équipe de prélèvement, banques de tissus). Tandis que les démarches d'autorisation étaient en cours, l'auteur s'est attachée à évaluer le nombre de donneurs potentiels parmi les patients décédés au centre hospitalier de Bar-le-Duc. Dans ce but, elle a réalisé une double étude, l'une rétrospective portant sur les décès survenus en 1999, l'autre prospective en 2000, recherchant pour chaque patient d'éventuelles contre-indications au prélèvement. Ces chiffres ont été confrontés à l'activité de prélèvement réalisée en 2001, qui s'avère être largement inférieure aux résultats escomptés, malgré une implication forte de l'équipe de coordination et un lourd travail de sensibilisation et d'information.Ce travail illustre toute la difficulté de développer le prélèvement de cornées, les obstacles relevant tout autant des équipes médicales et paramédicales que de la population générale.