Introduction : Le tabac est un facteur de risque connu de complications et de mortalité postopératoires. L'objectif était d'évaluer le taux de rechute chez les fumeurs ayant arrêté pour l'intervention et chez les fumeurs sevrés, et les facteurs pouvant favoriser la rechute.Méthodes : Nous avons étudié une cohorte de tous les patients opérés de chirurgie bariatrique entre 2005 et 2009 (n = 353, 296 CCG, 57 GVC) et suivis en moyenne 2,5 ±1,4 an. Soixante douze patients (20,4%) étaient sevrés de longue date (8,4±8ans), 94 (26,6%) avaient arrêté en vue de l'intervention et 187 (53%) étaient non-fumeurs. Des analyses logistiques multivariées ont permis d'analyser les facteurs explicatifs.Résultats : Au total, 92% des patients fumeurs reprenaient le tabac en postopératoire et 48,6% des ex-fumeurs anciens. Les facteurs prédictifs de rechute étaient indépendamment (p#lt#0,05) : la consommation de tabac (?=0,1 ET=0,03), les antécédents de carence affective (?=0,9 ET= 0,4) et l'existence d'une personnalité dépendante (m=1,03 ±1). L'existence d'un Binge Eating était protecteur (?=-0,9 ET=0,3) ainsi que le fait d'avoir un antécédent d'arrêt dans le passé (? = -2,14 ET=0,4) Le tabagisme était associé à une perte de poids plus importante (?= -0,8 ET=0,3).Conclusions : La chirurgie bariatrique favorise la reprise du tabac des patients sevrés de longue date. Le sevrage en vue de la chirurgie ne favorise pas le sevrage à long terme et nécessite une prise en charge tabacologique. La persistance d'un Binge Eating permet au contraire de limiter la rechute. Cette étude montre l'importance des alternances d'addictions chez les patients candidats à la chirurgie bariatrique