La consultation des patients Sourds en médecine générale est impactée par les difficultés dans la communication médecin patient.Objectif : Recueillir le point de vue des patients Sourds sur leur prise en charge en médecine générale et leurs attentes afin de proposer des pistes d'amélioration.Matériel et méthode : Enquête qualitative réalisée sous forme d'entretiens semi-dirigés auprès de dix patients Sourds pratiquant la LSF et consultant en priorité un médecin généraliste libéral.Résultats : Les difficultés étaient liées à l’établissement d’un dialogue de qualité avec leur médecin généraliste. La limitation de l'échange empêchait de créer un lien privilégié entre le patient et son médecin sans pour autant remettre ses compétences en cause. Ces difficultés s'amenuisaient avec le temps et dépendaient de la sensibilisation du médecin à la surdité. Les patients Sourds ont émis le souhait d'être soignés dans leur langue en ayant recours à des interprètes ou en consultant directement un médecin pratiquant la LSF dans une UASS. Ils attendaient également de leur médecin généraliste une plus grande disponibilité et une meilleure connaissance des spécificités de leur handicap afin de pouvoir mieux les accompagner dans leur parcours de soins.Conclusion : Bien que les compétences du médecin généraliste ne soient pas remises en cause, la relation médecin-patient est ternie par des difficultés communicationnelles préjudiciables à la prise en charge des patients Sourds. Elles pourraient être réduites en renforçant l'information médicale destinée aux Sourds par des campagnes spécifiques de santé publique, en ajoutant une cotation d’acte dédiée aux handicaps sensoriels dans la nomenclature et en sensibilisant peut être davantage les médecins de premiers recours à la surdité