Le monde de la santé est au coeur de vastes réformes. L'évolution des besoins, la chute de la démographie médicale poussent à s'interroger sur une nouvelle répartition des taches médicales qu'il s'agisse des protocoles de coopération entre les professionnels de santé ou des pratiques avancées. Quel peut être l'impact de ce contexte d'évolution sur la spécialité ibode ? Un premier travail exploratoire définit les concepts de transfert de tâches ou de missions vers les paramédicaux, leurs modalités et les conclusions de leur application sur le terrain. L'objectif étant d'en comprendre les implications sur notre profession et de déterminer si le devenir des ibodes passe par l'élargissement de son champ de compétence. Lors de neuf entrevues semi-directives, j'ai exploré les représentations des ibodes quant à leur avenir professionnel. Les variables retenues sont l'âge, l'expérience et les secteurs d'activité privé ou public. Ma recherche a duré dix mois d'octobre 2010 à Novembre 2011 en Moselle et Meurthe et Moselle. Les résultats de cette étude phénoménologique montrent que les ibodes se considèrent non reconnues, en danger. Pour elles, l'élargissement de leurs missions leur permettra d'obtenir l'exclusivité de fonction au bloc et une garantie d'avenir. Une formation complémentaire reste indissociable soit initialement ou en continue pour les anciennes diplômées. Si la redéfinition des contours du métier répond au questionnement des ibodes, seules les pratiques avancées garantissent l'exclusivité de fonction tant attendue. Cela démontre une évolution des mentalités, une prise de conscience de devoir évoluer vers d'autres pratiques. La réglementation par actes touche à sa fin pour évoluer vers celles des missions anticipant les besoins en santé. Les réflexions sur les nouveaux métiers posent la question de l'existence des spécialités, demain les universités s'ouvriront sur des masters en pratique avancée, vers d'autres carrières, offrant de nouvelles perspectives d'avenir aux infirmières de bloc opératoire.