Ecologie de la communication des patients aphasiques : comparaison de deux situations d'évaluation
Résumé
Although it’s often assumed that « the aphasic communicates better than he speaks » (Holland), the language deficits caused by aphasia can bring out communicative disorders. Though they may not be immediately visible, they are nevertheless disabling. The Lille Communication Test (LCT) aims at assessing- in a speech therapist office- the communicative skills of people who have undergone a cerebro-vascular insult. As the situation in a speech therapist office seems to be different from a purely ecological one, we choose to compare an aphasic person’s communicative assessment in a real ecological situation to that of an aphasic patient being with a speech therapist. We assumed that the communicative effectiveness would be reduced in an ecological situation. To test our hypothesis, we gave the LCT together with an adapted Multiple Errands Test (MET) to five aphasic patients in order to observe the communicative differences between the two situations. For that purpose, we used an assessment grid from the LCT that was identical for the five patients. The comparison of the two communicative situations shows that for three patients out of five, the communicative effectiveness was reduced in the ecological situation. For four patients, some additional speech therapy objectives to those previously established, have been set up. The differences in communicative effectiveness between the two situations show that the ecological assessment is essential to a complete aphasiology diagnosis. As the results weren’t similar for all the patients, we can only partially confirm our hypothesis. However, these results were significant for the patients who have quite recently undergone a stroke. Therefore, we may plan another study in order to test our conclusions : we may consider a longer study with more patients who had undergone a recent stroke and would still be in rehabilitation centers.
Même si l’on considère souvent que « l’aphasique communique mieux qu’il ne parle » (Holland), les déficits langagiers entraînés par l’aphasie peuvent provoquer des troubles de la communication. S’ils ne sont pas forcément visibles de prime abord, ils n’en sont pourtant pas moins handicapants. Le Test Lillois de Communication (TLC) vise à évaluer, en cabinet, la communication de personnes cérébrolésées à la suite d’AVC. La situation en cabinet paraissant différente d’une situation purement écologique, nous avons entrepris de comparer l’évaluation de la communication d’un aphasique en situation écologique réelle à l’évaluation du patient en consultation orthophonique. Nous avons supposé que l’efficacité de la communication serait diminuée en situation écologique. Pour vérifier notre hypothèse nous avons fait passer à cinq patients aphasiques le TLC ainsi qu’un Test des Errances Multiples adapté afin d’observer les différences communicationnelles entre les deux situations. Pour cela, nous avons utilisé la même grille d’évaluation issue du TLC. La comparaison des deux situations de communication indique que pour trois patients sur cinq, l’efficacité de communication s’est vue diminuée en situation écologique. Pour quatre des patients, des objectifs de rééducation orthophonique complémentaires à ceux déjà établis ont pu voir le jour. Les différences d’efficacité de communication entre les deux situations d’interaction prouvent que l’évaluation écologique est indispensable à un bilan complet d’aphasiologie. Tous les patients n'ayant pas des résultats analogues, nous ne pouvons valider que partiellement notre hypothèse. En revanche il se trouve que les résultats sont significatifs chez les patients ayant eu leur AVC le plus récemment. Une autre piste de travail s’ouvre alors, afin de vérifier nos conclusions : nous pourrions envisager une étude plus longue auprès d’un plus grand nombre de patients ayant fait leur AVC récemment et étant encore en centre derééducation.