Le bégaiement est un trouble durable. En effet, même s’il peut s’atténuer grâce à des exercices de fluence, il ne disparaît jamais complètement et peut resurgir à un moment inattendu. De nombreux auteurs expliquent d’ailleurs que pour le « surmonter », il faut accepter qu’il fasse partie de soi. Cependant, comment accepter de bégayer sous le regard des autres sans avoir suffisamment confiance en soi ? De nombreux témoignages et ouvrages abordent la question de l’estime de soi et de la confiance en soi chez la personne qui bégaie. Néanmoins, ce sujet reste très peu détaillé et nous avons souhaité l’approfondir. Il nous a semblé intéressant d’axer notre étude sur l’adolescence, considérée par les psychologues comme étant une période difficile à vivre, pleine de bouleversements. Quel est l’impact d’un bégaiement sur l’image que le jeune a de lui-même à une période aussi sensible que l’adolescence ? Pour répondre à cette question, nous avons créé une échelle d’auto-évaluation d’estime de soi et de confiance en soi afin de comparer les résultats de collégiens qui bégaient à d’autres tout-venant pour nous permettre une analyse quantitative. Par ailleurs, des exercices plus spécifiques d’estime de soi et de confiance en soi pourraient-ils aider les adolescents qui bégaient à s’affirmer davantage, dans l’objectif de mieux vivre avec leur bégaiement ? Pour ce faire, après avoir intégré un groupe thérapeutique de jeunes adolescents qui bégaient (animé de façon régulière par une orthophoniste) dans lequel nous avons proposé de nombreuses activités pratiques, nous avons procédé à une analyse à la fois quantitative et qualitative. L’objectif de ce mémoire est de sensibiliser les orthophonistes à la question de l’estime de soi, de la confiance en soi et de l’affirmation de soi dans le bégaiement.