L'objet de ce mémoire réside dans la présentation et l'analyse expérimentale du dispositif combinant l'implant cochléaire et le système CROS. Le premier transforme les signaux acoustiques en signaux électriques en vue de stimuler directement le nerf auditif ; il est donc indiqué pour les patients atteints de surdités très importantes. Le système CROS, quant à lui, est le mode d'appareillage transmettant à l'oreille la plus performante (ici l'oreille implantée) le son recueilli du côté controlatéral ; il est indiqué pour les surdités très asymétriques. On a donc mené plusieurs expérimentations dans le but de mesurer l'effet d'un tel dispositif : tant dans son efficacité quantitative (par le test de Fournier, critère objectif) que dans son efficacité qualitative (par la remise au patient d'un questionnaire sur ses impressions, critère subjectif). Elles ont eu pour sujets un panel de 10 enfants répondant aux critères d'indication. Ces tests ont permis de conclure de manière univoque à une carence globale du montage à satisfaire les besoins du patient pour lequel il est indiqué. En effet, la légère amélioration de l'audition qui a été mesurée ne suffit pas à en compenser le contrecoup : système trop volumineux, trop lourd, écoute monaurale difficilement supportable et qui plus est nocive pour l'oreille inactive. Toutefois, ce dispositif revêtira toujours un intérêt pour ceux ne tirant aucun bénéfice de leur prothèse controlatérale ou ayant une oreille inappareillable.