Le jeûne au cours du travail est une question en suspens. En pesant, le pour et le contre, les arguments suivants ont été exposés selon des études et des avis: l'incidence du syndrome de Mendelson est rare, sa mortalité et sa morbidité maternelles sont graves, la physiologie de la grossesse et d'autres facteurs tel l'obésité favorisent des complications anesthésiques, les effets du jeûne sont plutôt néfastes, les besoins caloriques peuvent être apportés par les boissons isotoniques, et les parturientes se sentent en sécurité de pouvoir boire et grignoter. Nous avons réalisé une enquête sur les attitudes et les perceptions des sages-femmes et des anesthésistes à l'égard du jeûne. 52 questionnaires ont été remplis par les sages-femmes et 9 par les anesthésistes. L'étude révèle, tout d'abord, une forte hétérogénéité dans les pratiques et dans le raisonnement du jeûne. Ce dernier se révèle parfois en contradiction avec la pratique du professionnel. Ainsi, 2/3 des anesthésistes autorisent la prise orale et 2/3 des sages-femmes accèdent au souhait de la patiente, cependant 5 anesthésistes ont des raisons de pratiquer le jeûne. La connaissance des modalités de la prise orale, la coordination des sages-femmes et des anesthésistes et, l'information aux patientes, paraissent insuffisantes. Nous avons donc formulé une proposition de procédure pour améliorer le confort des parturientes. Celle-ci inclut : de permettre à boire tout au long du travail et dans le postpartum immédiat et, de grignoter dans la première phase du travail, et ce à partir d'une sélection de patiente à bas risques; de prévoir la pose de cathéter de péridurale dans des situations à risques; d'informer la patiente au cours de la consultation d'anesthésie.