Très souvent, les adolescents qualifiés de « dysorthographiques» ont établi une mauvaise relation à l'écrit vécu sous le mode de l'échec et perçu de ce fait de façon négative. Dès lors, comprendre autrement qu'en termes de manque ou d'écart à la norme la singularité et l'histoire du rapport à l'écrit de ces adolescents apparait comme une nécessité. Mais quels sont les moyens à notre disposition pour réconcilier ces jeunes avec l'écrit, les aider à accéder au monde des mots et par là même les rendre auteurs de leurs propres apprentissages ? Convaincue que seule la motivation peut déclencher chez ces jeunes un « regain» d'intérêt pour le langage écrit et en faciliter la mise en place, c'est à travers les divers principes qui sous-tendent les chantiers d'écriture de F. DEJONG ESTIENNE et les jeux d'écriture tels que l'OULIPO les a décrits que nous entrevoyons notre action « rééducatrice », en mettant au premier plan les notions de plaisir partagé et de créativité. Ce travail, basé sur le mode ludique, se propose donc d'évaluer l'apport des jeux d'écriture, dans le cadre de rééducations individuelles, en mettant en évidence, à travers des entretiens semidirectifs, une éventuelle évolution du rapport à l'écrit de ces adolescents. Cette étude est pour nous l'occasion d'apporter un autre éclairage pour toute rééducation du langage écrit et de nous interroger sur notre future pratique. Les conceptions auxquelles renvoient les jeux d'écriture ne sont pas, en effet, sans incidence sur la définition que l'on peut donner des troubles du langage écrit et du rôle même de l'orthophoniste. L'approche envisagée est celle d'une démarche rééducative qui prend en compte la personne au delà de ses troubles.