La sclérose en plaques est une affection fréquente et sévère de l'adulte jeune. Sa prise-encharge a considérablement évolué ces quinze dernières années, suivant l'apparition des traitements immunomodulateurs, interférons béta et acétate de glatiramère. Ils ont été les premiers médicaments de fond de la pathologie à avoir fait l'objet d?essais cliniques contrôlés de qualité ayant démontré leur efficacité sur le court terme (deux ans). La question est de savoir si cet effet se poursuit après plusieurs années, l'indicateur principal étant les délais d'atteinte des différents degrés de handicap de la maladie définis par les stades de l'Expanded Disability Status Scale (EDSS) 4 et 6. L'apparition de la phase secondaire progressive est aussi étudiée. Notre étude observationnelle prospective porte sur 3979 patients, 2480 traités par immunomodulateurs et 1499 non traités, ajustés au moyen d'un score de propension et comparés par la méthode de Cox. Elle prouve l'effet maintenu de ces traitements, particulièrement sur l'apparition de cette phase progressive. Cet effet peut être considéré comme modeste mais est significatif statistiquement. Nous avons aussi étudié le délai EDSS 3 à 6, marqueur de l'évolution tardive du handicap. Celui-ci ne semble pas allongé par les traitements, ce qui concorde avec l'idée d'une deuxième phase de la maladie à l'évolution commune chez tout patient. Cette étude est en accord avec les autres études observationnelles et les études de suivi en ouvert des immunomodulateurs qui tendent à confirmer cet intérêt maintenu de ces traitements à long terme. Nous sommes les premiers à étudier spécifiquement leur rôle sur l'évolution tardive du handicap