Introduction : L'utilisation inappropriée des antibiotiques a favorisé l'émergence et le développement de bactéries multi-résistantes. Les praticiens doivent remettre en question leurs pratiques de prescriptions. L'objectif principal était de déterminer si l'amélioration des connaissances des urgentistes concernant les recommandations actuelles sur les antibiotiques modifiait la qualité de leurs prescriptions. Méthode : Audit clinique à deux tours (septembre 2015 et avril 2016), monocentrique et rétrospectif, concernant tous les patients consultant au Service d'Accueil des Urgences, de plus de 18 ans, recevant un ou plusieurs antibiotiques à but curatif dans le cadre d'infections urinaire, pulmonaire ou neuro-méningée ou d'un choc septique sans point d'appel retrouvé, et de suite hospitalisés. Entre les deux tours, des protocoles de prescriptions ont été instaurés et des formations ont été réalisées par l'infectiologue de l'établissement. Un groupe d'experts (réanimateur/pharmacien) a analysé les fiches de recueil remplies à partir des dossiers médicaux. Résultats : 66 patients ont été inclus lors du premier tour d'audit et 63 lors du second. L'antibiothérapie probabiliste curative prescrite a été jugée adaptée dans 42% des cas lors du premier tour, et dans 25% des cas lors du second. Entre les deux tours de l'audit, on a observé un net recul des antibiothérapies jugées indiquées (83% vs 68%) et des antibiothérapies jugées conformes (51% vs 35%). Conclusion : Les mesures correctives instaurées n'ont pas permis d'améliorer les prescriptions. Il est primordial d'intensifier rapidement nos efforts. L'intensification des formations, le développement de la coopération urgentiste/infectiologue et la réalisation d'audits cliniques réguliers seraient susceptibles d'améliorer le bon usage des antibiotiques.