La Borréliose de Lyme est une pathologie complexe au coeur des préoccupations françaises en 2017. Dans ce contexte, un centre de prise en charge dédié à la maladie de Lyme a vu le jour en Novembre 2016 au CHRU de Nancy. Les médecins généralistes sont en première ligne dans la gestion des difficultés qui accompagnent la prise en charge de la maladie de Lyme et nous nous sommes interrogés sur leurs attentes et leurs besoins réels. Nous avons effectué une enquête qualitative sous forme d’entretiens semi dirigés auprès d’un panel de 25 médecins généralistes lorrains afin de leur donner la parole. Les attentes des praticiens dans notre étude font écho à leurs difficultés et convergent vers certaines priorités : créer un protocole de prise en charge, améliorer les tests diagnostiques, clarifier et apaiser le débat actuel, favoriser une collaboration sereine et efficace entre les professionnels de premier recours et les spécialistes. Majoritairement favorables à l’élaboration d’une filière de soins multidisciplinaire dédiée à la maladie de Lyme, ils ont clairement exprimé leurs attentes vis-à-vis du centre AMDPL. Dans un second temps, nous avons mené une étude rétrospective monocentrique observationnelle au centre AMDPL entre le 01/11/2016 et le 30/09/2017 afin de recenser les caractéristiques des patients pris en charge dans une base de données et d’avoir une idée globale sur l’activité du centre. 414 patients ont été inclus dans la base de données. 82% étaient adressés par un praticien et 94% consultaient pour des signes compatibles avec une forme secondaire ou tardive de Lyme. Au final seule une minorité de patients (16%) a été étiquetée Lyme, et de nombreux diagnostics différentiels ont pu être trouvés (45%). La multidisciplinarité est un point essentiel de cette démarche de soins. Ce travail a montré que les initiatives actuelles visant à améliorer la prise en charge des patients suspects de Lyme sont un premier pas vers une évolution attendue de nos pratiques mais il faut espérer qu’elles permettent de répondre concrètement aux inquiétudes exprimées par les patients et aux difficultés relayées par les médecins.