Introduction : La prolifération endothélio-capillaire (PEC) est un des critères définissant le glioblastome. Il a par ailleurs été reporté que l’hyperplasie endothéliale (HE) était corrélée à une survie moindre dans les gliomes. Ces deux aspects morphologiques n’ont fait l’objet d’aucune étude quant à leur valeur pronostique dans les méningiomes. L’objectif principal de ce travail est d’évaluer la valeur pronostique du profil angiogénique actif dans les méningiomes notamment à travers l’hyperplasie endothéliale, la prolifération endothélio-capillaire et la densité microvasculaire (MVD). Matériels et méthodes : L’hyperplasie endothéliale et la prolifération endothélio-capillaire sont reportées morphologiquement pas deux observateurs indépendants, de même que la densité microvasculaire évaluée par les anticorps anti-CD34 (marqueur pan-endothélial) et anti-CD105 (un marqueur spécifique de néovascularisation), dans une série de 139 méningiomes, incluant des tumeurs de grade I, II et III. Ces paramètres cités précédemment ainsi que l’ensemble des critères histopathologiques du grading WHO 2016 des méningiomes reporté, font l’objet d’une évaluation de la reproductibilité inter-observateur. Résultats : L’HE, la PEC et le CD105-MVD sont significativement corrélés à un grade histologique plus élevé dans les méningiomes (p < 0.0001, p = 0.0004 et p = 0.0003, respectivement). L’HE et la PEC, mais pas la surexpression de CD105, sont significativement corrélées à la survie sans progression (p = 0.017, p = 0.021 et p = 0.137 respectivement). En analyse multivariée, l’HE s’avère être un facteur pronostique péjoratif indépendant de survie sans progression (p = 0.028). Conclusion : Cette étude démontre pour la première fois que l’hyperplasie endothéliale et la prolifération endothélio-capillaire sont des marqueurs morphologiques d’une survie sans progression diminuée dans les méningiomes et sont significativement corrélées au grade. Ces différents paramètres illustrent un phénotype angiogénique actif dans ces tumeurs, et pourraient représenter des arguments supplémentaires quant à l’utilisation de traitement anti-angiogénique dans les méningiomes de forme agressive. Toutefois, d’autres études sont nécessaires afin d’évaluer ces marqueurs en tant que marqueurs prédictifs de réponse aux thérapies anti-angiogéniques.