Introduction : Depuis les recommandations de 2008, l’hypertension artérielle (HTA) doit être confirmée par des mesures en dehors du cabinet comme l’automesure tensionnelle (AMT). Les médecins ne se la sont pas appropriée, contrairement aux patients mais qui ne respectent pas le protocole de mesure. Que valent alors les mesures réalisées hors protocole ? Méthodes : Nous avons réalisé une étude prospective interventionnelle en deux phases en médecine générale. Les patients réalisaient des AMT aux moments qu’ils privilégiaient, sans recommandations spécifiques, puis dans un second temps selon « la règle des 3 » de la SFHTA. Puis nous avons calculé le coefficient de corrélation intra-classe (ICC) entre les mesures des deux phases. Résultats : Notre étude retrouve un excellent ICC entre les AMT protocolisées et non protocolisées (0.74), par contre médiocre entre les AMT (protocolisées ou non) et les mesures casuelles (0.36 et 0.17 respectivement). Discussion : L’utilisation de l’AMT par les MG est en progression, toutefois sans respect du protocole par les patients lors des mesures. Notre étude a démontré une excellente correlation entre les AMT protocolisées et non protocolisées, alors que la corrélation avec les mesures casuelles reste médiocre. Les AMT, même sans respect du protocole, sont donc plus pertinentes que les mesures casuelles et doivent devenir le gold standard pour la pratique future.