Une bonne alimentation contribue au maintien d’un bon état de santé, d’autant plus dans un contexte de purgation de peine. Chez les personnes détenues, cet aspect semble peu pris en compte. Les repas proposés en milieu carcéral sont constitués sur avis d’une diététicienne, s’appuyant sur les besoins nutritionnels recommandés. Dans les faits, les personnes incarcérées s’en plaignent fréquemment, la nutrition devenant le vecteur d’une contestation face aux conditions de détention et leur posture d’abnégation. L’objectif de ce travail est d’évaluer le ressenti des personnes détenues du centre pénitentiaire de Nancy-Maxéville quant aux prestations alimentaires carcérales. Il s’agit d’un travail original et précurseur dans un domaine où la littérature scientifique abonde peu. La méthode choisie est une enquête qualitative par entretiens semi-dirigés. Les personnes détenues ont fait preuve de discernement, elles ont su mettre en avant la qualité des produits globalement leur convenant, la quantité satisfaisante des parts servies, les améliorations effectives depuis l’arrêt des barquettes en plastique, les points négatifs recouvrant essentiellement le mode de préparation dénaturant les aliments de base, la répétition des plats proposés et l’hygiène peu respectée. Elles ont su nous soumettre leurs différents points de vue, leurs idées, leur mécontentement tout autant que leur ravissement. La palatabilité n’est certes pas un ressentiment opérant ici, mais la nourriture pénitentiaire n’est pas si infâme en réalité que les personnes incarcérées puissent le laisser entendre. Un changement dans le système pénitentiaire alimentaire pourrait avoir une influence considérable et constituer un ingrédient principal devant l’attitude négative de la plupart des personnes incarcérées à l’égard de ce service. Améliorer l’état nutritionnel et de par ce fait l’état de santé des personnes détenues, telle est notre proposition au finir de ce travail, autant avec une action à la fois préventive qu’informative. L’importance de la nutrition en fait un déterminant majeur de santé. Des points restent à élucider, mais peut-être ces données contribueront à la démarche-qualité à initier dans les établissements de cet ordre. Il s’agit probablement là d’un premier pas vers une avancée future, étude nourricière à part entière.