Sujet de polémique, la maladie de Lyme est actuellement au coeur des débats médicaux et médiatiques. Dans ce contexte, nous nous sommes interrogés sur les difficultés que pouvaient rencontrer les médecins généralistes lorrains concernant cette infection. Nous avons effectué une enquête semi-qualitative, déclarative et rétrospective, réalisée sous la forme d’un questionnaire, diffusé par voie numérique et en version papier, d’avril à juin 2016. 318 généralistes ont accepté de répondre à cette étude, soit un taux de participation de 15,9%. 98% des médecins interrogés ont déclaré présenter des difficultés dans la prise en charge de cette maladie. Parmi les principaux résultats, 73% des médecins ne se sentaient pas à l’aise face à un patient présentant potentiellement une borréliose de Lyme à la phase primosecondaire ou secondaire, notamment du fait du polymorphisme de la maladie et de l’interprétation complexe des sérologies. Un tiers des répondants seulement disait avoir été confronté à la problématique du syndrome post-Lyme en consultation. 87% des praticiens se trouvaient mal à l’aise dans le suivi en cas de persistance de symptômes, les principales raisons évoquées étant une pression importante du patient et/ou des associations, l’absence de prise en charge codifiée, la reconnaissance controversée de la maladie et l’impression d’impuissance, d’échec face au patient. Cette étude permet de mettre en évidence que la quasi-totalité des médecins généralistes lorrains éprouvent de réelles difficultés dans la prise en charge de possibles borrélioses de Lyme essentiellement en phase primo-secondaire ou secondaire et qu’ils attendent des travaux complémentaires pour répondre à leurs interrogations.