Introduction : Le cancer de la prostate est devenu le cancer le plus fréquent en France. Le dépistage de ce cancer par dosage du PSA fait débat depuis quelques années. En 2010 et 2012 la HAS, en se basant sur les résultats de deux grandes études américaines (PLCO) et européenne (ERSPC), a publié des rapports d’orientation recommandant de ne plus dépister par dosage du PSA. L’AFU, quant à elle, maintient ses recommandations de dépistage individualisé entre 50 et 74 ans. Objectifs : Explorer dans quelle mesure la parution des dernières publications de la HAS a pu modifier la pratique du dépistage du cancer de la prostate par dosage du PSA en médecine générale. Identifier les éléments qui influencent la pratique des généralistes concernant le dosage du PSA. Souligner la spécificité du rôle du généraliste dans une situation d’incertitude sur la difficulté d’établir une balance bénéfice/risque individuelle, nécessitant un dialogue avec les patients. Matériel et Méthodes : Enquête qualitative en entretiens semi-dirigés auprès de 15 médecins généralistes lorrains. Résultats : Deux médecins ont modifié leur pratique à la suite de ces recommandations. Les principaux déterminants de pratique sont l’expérience professionnelle, les craintes d’un non dépistage, la sensibilisation du grand public et leurs formations (initiale et continue). Conclusion : La majorité des médecins généralistes continuent de prescrire le PSA en tant que test de dépistage du cancer de la prostate. La controverse et l’absence de recommandations univoques contribuent à les laisser dans la confusion et à se fier à leur propre expérience. Une information claire et objective est primordiale afin de laisser le patient acteur de sa santé.