Introduction : Les lombosciatalgies sont un problème de santé publique et un motif fréquent de consultation dans les Structures d’Urgences. Leur prise en charge diagnostique et thérapeutique est parfaitement codifiée par des recommandations publiées par l’Agence Nationale d’Accréditation et d’Evaluation en Santé en 2000. Objectif : En tenant compte du plateau technique local dont dispose le Centre Hospitalier de Saint- Dié-des-Vosges, ce travail s’intéresse à la prise en charge des lombosciatalgies au sein de la Structure d’Urgences de ce même hôpital et à leur conformité. Malades et Méthode : Ces travaux reposent sur un recueil de données effectué à l’aide du logiciel Resurgences® qui a permis d’extraire tous les dossiers des patients de passage dans la Structure d’Urgence de Saint-Dié du 1er Septembre 2014 au 1er Septembre 2016, avec comme motif de venue une lombosciatalgie. Il s’agit d’une étude descriptive longitudinale consistant à décrire la population, la prescription des examens complémentaires, l’évaluation de la douleur, les prescriptions de traitement, ainsi que l’orientation du patient à sa sortie du service. Résultats : 280 patients ont été retenus dans cette étude. Les examens biologiques (66.66%) et d’imageries (22.57%) étaient trop souvent prescris dans les formes communes ne nécessitant pas de tels investigations, et allongeant leur durée de prise en charge. Les formes hyperalgiques sont trop rarement diagnostiquées (12.5%) en Structure d’Urgence en raison d’un choix de traitement parfois inadapté à la douleur, ainsi qu’à une évaluation de cette dernière quelquefois insuffisante dès l’accueil du patient et durant sa prise en charge. Les patients hospitalisés ou relevant d’une expertise neurochirurgicale étaient globalement bien orientés dans la prise en charge des formes compliquées. Cependant, s’agissant des patients sortants, la mise en route d’investigations ou d’un suivi spécialisé, lorsque ces derniers étaient indiqués, restait insuffisamment proposée. De plus, certaines lombosciatalgies non-compliquées demeurent hospitalisées (7.96% d’entre elles) sans que l’on puisse isoler clairement d’indication au choix de cette orientation. Conclusion : Cette étude a permis de mettre en évidence une inconstance du respect des recommandations concernant la prise en charge diagnostique et thérapeutique au sein de la Structure d’Urgence de Saint-Dié-des-Vosges. L’élaboration d’une démarche protocolisée de cette pathologie trouve entièrement sa place.