Objectif : L’objectif était de déterminer les pratiques actuelles en région Lorraine dans le traitement des douleurs neuropathiques (DN) et d’évaluer les difficultés rencontrées par les médecins généralistes. Méthode : Nous avons réalisé une double approche avec, premièrement, une étude quantitative transversale descriptive par interrogation de la base de données de la Caisse Régionale d’Assurance Maladie avec récolte du nombre de boîtes prescrites de 2012 à 2014 pour huit molécules d’utilisation courante dans les DN, et, deuxièmement, une étude qualitative par constitution de groupes d’entretien, auxquels ont participé au total treize médecins généralistes. Résultats : L’évolution des prescriptions de 2012 à 2014 montre une baisse importante de la prescription de Clonazépam (Rivotril®) (-54,7%) et, dans une moindre mesure, de la Carbamazépine (Tégrétol®) (-3,9%). Les médecins interrogés ont déclaré moins prescrire de Clonazépam (Rivotril®), Carbamazépine (Tégrétol®) et Amytriptiline (Laroxyl®) qu’il y a dix ans, et plus de Gabapentine (Neurontin®), Prégabaline (Lyrica®), Venlafaxine (Effexor®) et Duloxétine (Cymbalta®). Ils ont déclaré rencontrer de nombreuses difficultés au quotidien dans la prise en charge de ces patients, notamment concernant la part psychologique ou psychiatrique associée à ces douleurs, les co-morbidités, l’iatrogénie, l’inefficacité des molécules disponibles, les difficultés d’accès à un spécialiste (notamment centre anti-douleur), l’acceptation du traitement par les patients, la limitation des prescriptions. Conclusion : Le traitement des DN pose de nombreuses difficultés au médecin généraliste, mais l’évolution des prescriptions montre une adaptation constante des pratiques